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Lundi 14 octobre 2024
Cinquante ans après sa publication (1974, éditions Galilée), « Espèces d’espaces » de Georges Perec n’a jamais été aussi pertinent. L’espace doute : entre crises des subprimes, tsunamis, incendies géants, sécheresses et épidémies, le début de ce siècle a déplacé les enjeux sociétaux, environnementaux et, par conséquent, ceux de l’architecture. Symbole de stabilité et de permanence, l’art d’édifier doit désormais composer avec un avenir imprévisible. Si la période classique était celle de l’interprétation et la période moderne celle de la prédiction, le XXIe siècle inaugure une ère d’indétermination. Pour transformer cet état d’incertitude généralisée en moteur de projets, il est impératif d’observer, de décrire et de comprendre un monde devenu complexe, hétérogène et contradictoire. À l’occasion de l’exposition « Espaces sans Espèces » à la Galerie d’architecture, LAN fait l’inventaire de onze espaces (et autant de projets) dont la définition est ouverte et dont l’émergence n’est pas liée à une exigence fonctionnelle mais plutôt à une perspective, climatique, sociale et parfois résolutive d’une condition contradictoire ou paradoxale. Il s’agit de lieux à la croisée entre plusieurs typologies, plusieurs climats, plusieurs usages.