Jean-Paul Sartre (1/4) : Le garçon de café : L'Être et le Néant

Les Nouveaux chemins de la connaissance.
Émission du 15.07.2013.
Par Adèle Van Reeth
Réalisation : Philippe Baudouin
Lectures : Jean-Louis Jacopin
Avec : Jean-Marc Mouillie : Maître de conférences en philosophie à l'Université d’Angers.

[@JC-qu6gu]

Avoir le courage de vivre, autre chose que ce que l'on vous a inculqué !

[@guillaumeb3189]

Et pourquoi?

[@JC-qu6gu]

Contrôler ses émotions !!

[@bouchralk9473]

merci je suis même l homme de café j'ai l honneur de trouver un.garçon pareil moi même la philosophie dans les cafés pour rien chacun pense comme il veut la façon de pensée changer à partir de le niveau de vie et la qualité justement chacun n est pas évidemment comme moi même voilà je trouve que la vie est pas de sens et même très compliqué

[@francoiso3046]

Contrairement à ce que beaucoup de personnes pourraient penser, entre la liberté existentielle, telle que l'entend Sartre dans sa philosophie, et l'occupation allemande (allusion faite au début de cette émission), il n'y a pas du tout de contradiction. Soyons plus clairs et plus précis : certes, la réalité est que les Français, pendant l'occupation allemande, doivent suivre des règles imposées par le régime hitlérien. Sous un régime dictatorial, l'homme voit ses possibilités particulièrement limitées par de nouvelles règles, par ces lois imposées par les Allemands : voilà justement ce que signifie l'expression "occupation allemande". Le principe de cette "occupation", au sens historique du terme, signifie donc que la liberté paraît très limitée. Dès lors, nous serions tentés de penser que les Français, pendant l'occupation allemande, sont moins libres, à cause de cette "occupation". Autrement dit : la "situation" (terme important dans la philosophie de Sartre) limiterait considérablement la liberté. C'est, du moins, ce que nous pourrions conclure, en toute logique. Mais si l'on s'arrête là, on tombe dans la contradiction, justement, par rapport au fait que, parallèlement, dans sa philosophie, notamment dans L'ETRE ET LE NEANT, Sartre déclare que "l'homme est condamné à être libre". Comment peut-on dire que l'homme est totalement libre, quand on sait qu'il doit obéir à des règles imposées par un régime (allemand) ? En vérité, et si nous voulons rester cohérent dans notre pensée, le fait de l'occupation allemande ne remet-il pas en cause l'idée que l'homme est libre, ou qu'il "est" liberté ? La réponse est négative, pour Sartre, comme l'indique clairement cette formule : "nous n'avons jamais été aussi libres que sous l'occupation allemande". Comment les hommes peuvent-ils être libres, en particulier en subissant l'invasion des Allemands ? Comment peut-on dire que l'homme est libre, même lorsqu'il doit suivre les lois du régime nazi ? La réponse de Sartre est claire, là encore, et nous trouvons cette réponse à divers endroits de L'ETRE ET LE NEANT. N'oublions pas ce point important : la liberté, dans la philosophie de Sartre, est d'abord définie par rapport à la capacité de choisir, ou par ce que Sartre appelle le fait de "se choisir". Ainsi, par rapport à l'invasion allemande, et quels que soient ses aspects (les règles, les lois, la police, le couvre-feu, les armes, la menace de mort, etc), chaque individu, chaque sujet, chaque "pour-soi" doit malgré tout choisir son comportement par rapport à cette invasion, ou, si l'on préfère : pour Sartre, l'homme a toujours le choix de ses actes. Si, pour ne prendre que cet exemple, la résistance existe, dans l'histoire, c'est justement la preuve que l'homme est toujours confronté à un choix de son comportement, de ses actes, par rapport à toute situation, y compris par rapport à l'occupation allemande. En l'occurrence, vis-à-vis du régime nazi, l'individu, par ses actions courageuses, peut devenir un "résistant". Mais, par rapport à cette situation historique, l'individu, ou "pour-soi", pourrait aussi bien ne rien faire, s'il est d'ailleurs possible, pour nous, en philosophie, de concevoir qu'un homme puisse "ne rien faire"3. Nous revenons donc sur notre point de départ : entre le fait d'être libre, pour Sartre, c'est-à-dire : "se choisir", et le fait de subir l'occupation allemande, il n'y a pas de contradiction. Ainsi, lorsque Sartre écrit, dans L'ETRE ET LE NEANT, que "l'homme est condamné à être libre", il entend non seulement que l'homme doit CHOISIR, ou "SE CHOISIR" (par ses actes, par ce qu'il fait), mais aussi que l'homme doit TOUJOURS CHOISIR : DANS TOUTE SITUATION . A partir de là, la question qui pourrait nous intéresser, et que nous pourrions poser à Sartre, serait de savoir comment on peut dire encore que l'homme est libre dans une situation où l'action ne serait pas possible, physiquement. Si je ne puis agir, physiquement, suis-je encore libre ? A méditer.

[@Marco-hd5wb]

Great comment

[@francoiso3046]

@@Marco-hd5wb Merci Marco.

[@filosofiadasilva1975]

Genial !

[@JC-qu6gu]

Son plaisir était pensé et de penser !,, réfléchir....il cherchait la relativité, intellectuelle, la conscience, le vécu relationnel...surtout un écrivain génial !

[@billibob313]

L'instru des Living Legends au début !

[@Oscar7468]

Merci pour cette vidéo comme pour toutes les autres, Rien ne veut rien dire! Je voudrais juste faire ici une remarque ponctuelle au sujet de l'ontologie de Sartre: fondée sur un "En soi" initial (que néantise ensuite seulement la conscience), même si ce néant fondateur de ce que Sartre entend par "liberté" est l'essentiel pour lui, et si par ailleurs cette ontologie met donc fortement l'accent sur une subjectivité de la conscience et de la perception comme chez Husserl par exemple, il n'en reste pas moins que fonder l'Etre sur un en soi relève de l'option métaphysique dite REALISTE, selon laquelle le Réel, qu'on l'appelle ou non "matière", existerait indépendamment de toute conscience et de toute perception. Or une telle conception ne relève du bon sens qu'en apparence; en fait, elle me semble confuse, incohérente et même dépourvue de tout sens concevable, avec ou sans croyance en un "Dieu", donc, aussi bien athée que rattachée à une croyance religieuse quelconque.

[@JC-qu6gu]

Les pensées humaines ont un point de non retour

[@pierre3982]

6.18 la conscience ne peut pas rendre compte de cet anchois. Émile poissonnier , teinturier à la Courneuve.

[@jeanbensaid3876]

Sartre aimait les cafés . Mais l’extrait du « garçon de café » n’est pas plus en situation que Sartre lui même ou que n’importe qui : le professeur, le directeur de société , le militaire , le boucher ou le boulanger . Celui qui oublie sa « transcendance » c’est Sartre lui-même qui joue au philosophe et qui reproduit une attitude en s’inspirant de Husserl et Heiddegger qui , eux sont des philosophes !

[@apollinegervaise1775]

Comment différenciez vous l’existence de Sartre de celle dheidegger ou husserl ?