Kant : La raison peut-elle rendre raison de tout? La vérité (Critique de la raison pure, cours 7).

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Philo- Man

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Күн бұрын

Пікірлер: 28
@amvsaikiryu1023
@amvsaikiryu1023 2 жыл бұрын
Une vidéo sur le schématisme kantien me plairait énormément ! :) Merci pour cet audio!!
@philo-man511
@philo-man511 2 жыл бұрын
Je ferai une vidéo sur le schématisme kantien en 2022 sans doute...je dois faire le tour de pas mal de choses avant! ;)
@amvsaikiryu1023
@amvsaikiryu1023 2 жыл бұрын
@@philo-man511 ahah oui ça je n’en doute pas, nous restons bien ici dans les limites de la raison !
@fredericourabah5560
@fredericourabah5560 Жыл бұрын
Merci sur se que tu as dit sur l'Art...
@clement6173
@clement6173 3 жыл бұрын
Merci infiniment !
@philo-man511
@philo-man511 3 жыл бұрын
Avec plaisir!
@numero6285
@numero6285 3 жыл бұрын
Tout d’abord merci pour ce nouveau cours toujours aussi passionnant. A titre personnel je serais intéressé (si un jour vous en avez le temps) par une vidéo décortiquant les concepts de connaissances synthétiques/analytiques à priori/a posteriori auxquels j’ai toujours du mal à me faire. Sinon cette video m’inspire deux remarques. 1 - Kant conçoit l’espace et le temps comme des cadres nécessaires à priori. La physique moderne décrivant aujourd’hui le monde en relativisant fortement les notions de temps et d’espace (qui diffèrent selon le référentiel duquel on les considère, et qui même pour certains émergeraient d’une réalité physique sous-jacente), ne peut-on pas dire que ces catégories posées par kant peuvent à certains égards sembler dépassées? 2 - je n’ai pas encore vu la vidéo sur Hume mais je suis très surpris sur le reproche qui lui est souvent fait (manifestement aussi par Kant) sur sa remise en question radicale de la causalité. Je pense que Hume est souvent jugé à partir de son célèbre traité sur la nature humaine (que je n’ai personnellement pas lu) dans lequel il est certainement un peu ambigu sur la question. Néanmoins, dans son enquête sur l’entendement humain (que j’ai lu et qui est un ouvrage de clarification postérieur), son discours est extrêmement clair et limpide : ce qu’il remet en question, ce n’est pas le fait que la nature soit régit par un principe de causalité (il dit au contraire que cela lui semble tout à fait évident), mais uniquement notre faculté de percevoir ces liens de causalité. Lorsque nous percevons plusieurs fois une meme séquence, nous en déduisons un lien de causalité. Mais dans l’absolu, nous ne savons jamais s’il s’agit là d’un lien « direct » de cause à effet, ou juste d’une simple corrélation. Pour autant le monde reste dans l’absolu, pour lui, régit par la causalité. Et c’est justement celle-ci qui produit, de façon indirecte, toutes les corrélations que nous observons en les prenant pour elle.
@philo-man511
@philo-man511 3 жыл бұрын
Merci d'avoir pris le temps de m'écrire un commentaire et pour votre retour ça me fait plaisir! Je consacrerai une vidéo aux concepts susmentionnés dès que j'aurai le temps (et que j'aurai fait le tour des notions importantes). Pour répondre point par point à vos remarques : 1-La réponse à cette question n'est pas si évidente que cela a priori (sans mauvais jeu de mot). En fait, pour ce que j'en sais (mais mes connaissances sur la question sont limitées) la physique que vous décrivez (si vous faites référence à la théorie de la relativité de Einstein) défend l'idée que selon le point de l'univers dans lequel on se situe le temps serait plus ou moins long si j'ai bien compris... Donc, cela n'invalide pas complètement ce que dit Kant dans la mesure où le relativisme temporel en rapport avec l'espace occupé serait "particulier" et n'invaliderait pas le cadre spatio-temporel universel qui préside à toute connaissance...Pour le dire autrement je pense que Kant dirait que c'est la perception du temps qui varie en fonction de l'espace mais certainement pas le temps et l'espace eux-mêmes en tant que formes a priori préexistantes à toute connaissance. Ce qui me permet d'étayer ce point (mais je vais y consacrer une vidéo prochainement) c'est la conception du temps que développe Kant à la fois dans l'esthétique transcendantale mais aussi dans son analytique transcendantale... Kant montre tout d'abord dans son esthétique transcendantale que nous avons un rapport au temps vécu tout à fait relatif mais que le temps reste "la forme du sens intime" et donc la manière dont nous ressentons tous universellement un écoulement notamment en rapport avec nos états psycho-affectifs passagers (ce que la physique actuelle ne pourra jamais démentir). Et concernant l'analytique transcendantale, l'analyse que fait Kant à partir des catégories dont je parle en vidéo (celles de substance et de causalité entraînant la succession) permet de distinguer la manière dont le temps s'applique relativement à l'espace et le temps comme forme universelle et a priori...dans l'analytique...Kant montre que le temps qu'étudie la science est relatif à des mesures observables (par contraste entre ce qui change et ce qui subsiste au sein des phénomènes) donnant lieu à des unités de mesure... Le temps reste relatif à des mesures liées à des observations empiriques...ce temps dit scientifique ou mathématique étant distinct du temps vécu...et dérive de l'espace et de l'application des catégories à ce dernier. Dans un cas comme dans l'autre, Kant n'a pas commis l'imprudence de considérer le temps comme une simple forme valable a priori mais n'a jamais nié que les données temporelles (qu'il s'agisse du temps vécu ou observé à partir des successions de phénomènes au sein de l'espace) étaient relatives...donc je ne crois pas que Kant ait été dépassé à ce niveau-là finalement...sauf erreur de ma part. 2-Je faisais, effectivement, référence au Traité de la nature humaine (et je pense que Kant s'appuie essentiellement sur cet ouvrage plutôt que sur l'Enquête...). Cela dit, je ne pense pas que Hume ait affirmé dans toute son œuvre (l'Enquête incluse) que la causalité existe de manière "absolue" ou nécessaire...autrement Kant n'aurait pas pris la peine d'en faire une critique et de développer sa théorie transcendantale des éléments en objection à Hume. Pour Hume, la causalité relève d'une probabilité extrêmement forte dont il n'y a pas lieu de douter (puisque le doute reste proportionnel au degré d'incertitude et d'irrégularité dans l'association d'un fait A à un fait B) mais c'est là toute la subtilité de Hume : il ne dit pas "la causalité existe belle et bien a priori" seulement qu'elle repose sur une série d'observations d'une conjonction répétée entre un fait A suivant un fait B et c'est le fait de voir ces deux faits se succéder qui nous y amène à croire (légitimement) en une causalité...cela dit ça reste de l'ordre d'une fiction répondant à un besoin "pratique" mais pas d'une connaissance "absolue" pour lui. Aussi, lorsque vous dites que Hume remet en question notre faculté à percevoir la causalité vous avez raison et vous également raison lorsque vous dites : "Lorsque nous percevons plusieurs fois une meme séquence, nous en déduisons un lien de causalité. Mais dans l’absolu, nous ne savons jamais s’il s’agit là d’un lien « direct » de cause à effet, ou juste d’une simple corrélation.". Toutefois, c'est bien parce que, comme vous le dites, nous ne pouvons trancher empiriquement entre la simple corrélation (répétée) et la causalité que la causalité ne fait pas office pour Hume de vérité certaine et préexistante à nos connaissances... Si vous avez raison je ne vois pas pourquoi Hume affirmerait une chose et son contraire, à savoir : que l'on ne peut savoir de façon indubitable s'il y a causalité et que la causalité existe...si les corrélations sont (comme vous dites) "prises pour des causalités" (très bonne expression d'ailleurs) c'est que, justement, elles n'en sont pas. En espérant avoir été assez clair!
@numero6285
@numero6285 3 жыл бұрын
​@@philo-man511 Merci pour votre réponse claire et consistante. Pour approfondir la discussion : 1 - Je ne maitrise pas assez les développements de Kant sur l’espace et le temps pour pouvoir vous répondre de façon pertinente. Notez toutefois que les apports de la relativité ne se limitent pas à « le temps s’écoule plus ou moins vite ». La radicalité de cette théorie, c’est qu’elle va jusqu’à exclure la notion même de simultanéité entre des évènements. Il n’y a plus un "temps absolu" avec une chronologie précise, mais seulement des "temps propres" liés à chaque référentiel, qui sont en nombre infini. C’est à dire que dans certaines configurations, on aura depuis un certain référentiel l’évènement A qui précède l’évènement B, et depuis un autre référentiel l’évènement B qui précède A. Et du point de vue d’un photon (ou de quelqu’un se déplaçant à une vitesse infiniment proche de la lumière), la notion de temps fini par disparaitre : tous les évènements de l’univers (depuis le Big Bang) apparaissent simultanément. Ensuite, il y a toute la mécanique quantique dans laquelle l’espace n’est pas une notion très évidente à définir tant qu’aucune mesure n’est faite. Les objets quantiques sont considérés comme des potentialités par rapport à notre espace en 3 dimensions dans lequel ils sont à vrai dire impossibles à situer. Mais cela donne peut être au final assez raison à Kant dans le sens où l’esprit humain ne peut in fine concevoir les choses que par rapport à cet espace qu’il connait, ce qui nous amène à tenir en MQ des propos parfois assez absurdes (« l’objet est à la fois ici et là, …») pour pouvoir nous représenter un tant soit peu les choses. Ce que je dis là n’est pas tout à fait vrai car l’esprit humain arrive en fait à dépasser par les mathématiques l’espace en 3 dimensions que nous connaissons (la théorie des cordes décrit par exemple des univers d’au moins 10 dimensions). Mais ça reste à mon avis des extrapolations mathématiques qui ne sont justement possibles que dans la mesure où nous connaissons déjà, à priori, un espace en 3 dimensions. 2 - Hume indique bien à plusieurs reprises dans son « Enquête sur l’entendement » que le monde ne peut dans l’absolu qu’être régit par des relations de causes à effets. J’essaierai de vous retrouver lorsque j’en aurai les temps quelques passages sur ce point. Je pense que la pensée de Hume est au final moins radicale que la façon dont elle est souvent présentée (peut-être depuis Kant ?), qui consiste à dire que si nous observons le soleil se lever tous les matins c’est peut être juste un hasard incroyable qui se répète, auquel nous cherchons simplement à donner du sens. Pour moi Hume ne dit pas exactement cela, il dit plutôt que ces répétitions sont d’une façon ou d’une autre la conséquence d'une certaine nécessité, mais que ne pouvant jamais percevoir celle-ci en profondeur, nous créons toujours des connexions naïves à partir de quelques effets observés. Hume n’est pas dans une critique de la causalité en tant que principe, mais plutôt dans une critique de notre prétention à pouvoir la connaitre. Pour tout vous dire, j’ai lu Hume dans l'optique d'y déceler certaines contradictions... que je n’y ai au final jamais trouvées. L’idée (qu’on lui attribue souvent) de nier radicalement la causalité comme principe moteur du monde me semblait très problématique car même si nous ne constatons jamais que des corrélations, je n’ai jamais compris comment celles-ci sont censées apparaitre (au point d’être parfaitement prédictibles) dans un monde qui serait intrinsèquement dénué de causalité. Pour que l’on puisse constater le soleil se lever tous les matins, il faut nécessairement qu’il y ait un principe directeur (en l’occurrence la trajectoire des planètes) qui, même si nous ne le comprenons/percevons pas, engendre la répétition du phénomène. Dans le cas contraire, d’où sortiraient les régularités ? Nous serions dans un monde fondamentalement chaotique et par conséquent intrinsèquement imprédictible. « et c'est le fait de voir ces deux faits se succéder qui nous y amène à croire (légitimement) en une causalité » Je voudrais revenir sur ce point car il fait partie des contradictions que je pensais trouver chez Hume mais auxquelles il semble échapper. Pour moi, il y a en effet une contradiction intenable dans le fait de réfuter la causalité avec une explication du type « comme nous voyons ceci, alors nous croyons cela ». Car cette explication est elle-même de nature causale : elle présuppose implicitement que les phénomènes sont régis par des liens de cause à effet (c’est parce que nous voyons ceci que nous pensons cela). Mais si la causalité n’est qu’un mirage, comment une telle explication peut-elle encore être recevable ? Voilà, j’espère moi aussi n’avoir pas été trop confus, je suis conscient que ce n’est pas forcément facile….! Au plaisir de vous lire.
@philo-man511
@philo-man511 3 жыл бұрын
@@numero6285 C'est clair et je pense comprendre parfaitement votre commentaire rassurez-vous! Concernant ce que vous dites à propos de la relativité et de la physique quantique je vous fais confiance car je n'y connais pas grand chose...Toutefois ce que vous dites me paraît contredire principalement Newton (plutôt que Kant finalement) pour qui il existe un temps "absolu" et objectif valable en terme d'écoulement pour tous les endroits possibles de l'univers et un temps relatif lié à la perception du temps...ce qui, il me semble, est presque l'inverse de ce que vous dites et n'invalide donc pas entièrement Kant. Concernant Hume, par contre, je persiste et je signe...celui-ci ne peut pas avoir dit que la causalité existait de façon "absolue" mais si vous me retrouvez le passage qui vous amène à le penser je serais curieux de le lire et de l'analyser! Notez cependant que je n'ai pas dit que pour Hume la causalité était un mirage ou même une réalité objective...pour lui tout part du sujet et l'appréhension de la réalité reste mentale (tout est pensé ensuite en terme de probabilités plus ou moins fortes). En fait, la critique que Hume fait de la notion de causalité porte sur le caractère de nécessité absolue qui est intrinsèque à sa définition et Hume a toujours dit que celle-ci était pensée (comme le reste) par un processus d'inférence causale liée à une série d'observations répétées. Pour le dire autrement : répétition constante ne signifie pas causalité pour Hume autrement on considèrerait que tout sera toujours identique de la même façon sans qu'une prévision puisse être déjouée dans le cadre d'une série d'expériences similaires. J'ai relu pour l'occasion des extraits de l'enquête sur l'entendement humain et j'ai fait quelques recherches supplémentaires... Hume dit que l'on peut déduire une chose de sa cause ou de son effet mais la cause ou l'effet sont déduits à la manière d'une inférence tirée de l'expérience (lorsque l'expérience nous informe que telle chose succède ou précède telle autre au niveau chronologique). Toutefois, Hume dit également : "c’est seulement l’expérience qui nous apprend la nature et les limites de la cause et de l’effet et nous rend capables d’inférer l’existence d’un objet de celle d’un autre.". Ce que Hume veut dire par là c'est que la causalité n'est pas une chose existante a priori et s'appliquant aux phénomènes sans un travail de construction mentale de la part du sujet à partir de degrés de probabilités tirés de son expérience (au plus l'expérience d'une répétition est élevée, au plus la répétition se verra attribuée la causalité...mais Hume n'a jamais dit qu'il ne s'agissait pas d'autre chose que d'une fiction utile pour rendre le réel davantage rassurant et abordable). Autrement Hume ne parlerait pas du fait d'apprendre "les limites de la cause et de l'effet" par l'expérience. La causalité est donc une relation pensée par le sujet à partir d'une forte conjonction entre deux faits mais elle n'est pas une catégorie se situant objectivement dans les phénomènes eux-mêmes. En fait, le scepticisme de Hume étant "mitigé" il a voulu éviter deux écueils : que l'on pense que tout pourrait advenir de n'importe quoi (puisqu'il y a de très forts degrés de probabilités qui empêchent de le concevoir...) et que tout sera toujours éternellement de même selon des lois causales et inflexibles...ce n'est pas le "chaos" pour Hume car de très fort degrés de probabilités tirés de l'expérience suffisent à inférer une causalité (c'est le fait que la causalité soit de nature objective que Hume critique pour le résumer de manière simple). Voilà, j'espère ne pas m'être trop répété...
@numero6285
@numero6285 3 жыл бұрын
@@philo-man511 Bonjour! Vous avez totalement raison lorsque vous dites que les théories de la relativité contredisent la vision newtonienne du temps. Je ne connais pas assez Kant pour vous dire si sa conception du temps est compatible ou non avec la vision relativiste. Il me semble par contre à peu près évident qu’à l’époque des Lumières aucun philosophe n’avait de raison de supposer que le temps puisse être autre chose que ce qu’en disait Newton (et aujourd’hui encore, hormis quelques physiciens lorsqu’ils réfléchissent à la question, tout le monde conçoit encore intuitivement le temps selon la vision newtonienne). Si la théorie de la relativité est apparue, c’est principalement dans le but d’apporter une réponse au paradoxe de la vitesse de la lumière qui violait la physique newtonienne. Il faut toutefois garder à l’esprit que si une théorie parvient un jour à réconcilier quantique et relativité, il s’agira vraisemblablement d’une théorie qui décrira le temps et l’espace comme des phénomènes émergents d’une « réalité sous-jacente » que l’on ne pourra plus comprendre que par les mathématiques. Je ne suis pas en mesure de vous dire (vous le serez plus que moi) si cela colle ou non avec l’idée de « connaissances à priori » de l’espace et du temps développée par Kant. Je me rends compte que je me répète un peu, désolé...
@numero6285
@numero6285 3 жыл бұрын
@@philo-man511 Concernant Hume, j’ai retrouvé ci-dessous quelques extraits de l’enquête qui selon moi tendent à montrer que sa critique de la causalité porte plus sur notre capacité à percevoir celle-ci que sur le fait que le monde est régit intrinsèquement selon une nécessité dont les rouages nous sont juste inaccessibles. Hume réfute le hasard et parle très souvent de « nécessité », de « cause cachée », etc… Dans sa partie 8 « De la liberté et de la nécessité », il étend même ce principe de nécessité aux phénomènes régissant l’esprit humain. A vrai dire, je trouve que ce qu’il expose dans cette partie n’est pas tellement éloignée de ce que dirait un Spinoza, à la différence près que tout est ici exposé d’un point de vue empiriste (partant de l’expérience). Par ailleurs, et au risque de me répéter, lorsque Hume justifie sa « critique de la causalité » par des explications du type « c’est parce que nos sens perçoivent une certaine répétition que nous finissons par relier un effet à une cause », il produit lui-même des explications qui ne sont basées que sur des liens de causalité fabriqués par son entendement. Un esprit malicieux serait en droit de lui rétorquer que si sa critique de la causalité est aussi radicale que ce qui en est parfois dit, alors nous devrions en premier lieu rejeter par principe ses propres justifications, ou à minima les qualifier de croyances. Voici les extraits : Section 4 « La géométrie, quand elle est utilisée en philosophie naturelle, n'est jamais capable de remédier à ce défaut et, avec l'exactitude de ses raisonnements, pour laquelle elle est avec justice tant célébrée, elle n'est jamais capable de nous mener à la connaissance des CAUSES DERNIERES. » Section 6 « Bien qu'il n'y ait pas dans le monde une chose telle que le hasard, notre ignorance de la CAUSE VERITABLE d'un événement quelconque a la même influence sur l'entendement, et engendre une même sorte de croyance ou d'opinion. » « Il est vrai que, quand une cause manque de produire son effet habituel, les philosophes n'imputent pas ce manque à une irrégularité dans la nature, mais ils supposent que ces causes secrètes, dans la structure particulière des parties, ont empêché l'opération. Nos raisonnements, pourtant, et nos conclusions sur l'événement, sont les mêmes que si ce principe n'intervenait pas. Étant déterminés par l'accoutumance à transférer le passé au futur dans toutes nos inférences, si le passé a été entièrement régulier et uniforme, nous attendons l'événement avec la plus grande assurance, et ne laissons aucune place à la supposition contraire. Mais quand des effets différents se sont trouvés suivre de causes EN APPARENCE exactement semblables ….. » Section 7 « A partir de la première apparition d'un objet, nous ne pouvons jamais conjecturer quel effet en résultera. Mais si le pouvoir ou l'énergie d'une cause pouvait être découvert par l'esprit, nous pourrions prévoir l'effet, même sans expérience, et nous pourrions, dès le début, nous prononcer avec certitude sur cet effet, par la seule force de la pensée et du raisonnement. (…) Les spectacles de l'univers sont continuellement changeants, et un objet en suit un autre en une succession ininterrompue, mais le pouvoir ou force qui meut la machine entière nous est totalement dissimulé et ne se découvre jamais dans l'une des qualités sensibles d'un corps. Nous savons qu'en fait la chaleur accompagne constamment la flamme; mais quelle est la connexion entre elles? Notre espace mental n'est pas assez étendu pour le conjecturer ou l'imaginer. » Section 8 « Il est universellement reconnu que la matière, dans toutes ses opérations, est mue par une force nécessaire, et que tout effet naturel est si précisément déterminé par l'énergie de sa cause que nul autre effet, dans telles circonstances particulières, n'aurait pu en résulter. » « Les gens du commun, qui prennent les choses selon leur première apparence, attribuent l'incertitude des événements à l'incertitude dans les causes qui, souvent, ne parviennent pas à exercer leur influence habituelle, bien qu'elles ne rencontrent aucun empêchement dans leur opération. Mais des philosophes, observant que dans presque toutes les parties de la nature, il y a une grande variété de ressorts et de principes qui sont cachés en raison de leur petitesse et de leur éloignement, trouvent qu'il est au moins possible que la contrariété des événements puisse procéder, non de quelque contingence dans la cause, mais de l'opération secrète des causes contraires. Cette possibilité se convertit en certitude par une observation plus poussée, quand ils remarquent que, sur un examen précis, une contrariété d'effets trahit toujours une contrariété de causes, et procède de leur mutuelle opposition. (…) Le philosophe, s'il est conséquent, doit appliquer le même raisonnement aux actions et volitions des agents intelligents. Les résolutions des hommes les plus irrégulières et les plus inattendues peuvent fréquemment être expliquées par ceux qui connaissent toutes les circonstances particulières de leur caractère et de leur situation. » « Il est universellement reconnu que rien n'existe sans cause, et que le hasard, à bien y regarder, est un mot purement négatif et qui ne signifie aucun pouvoir réel qui existe quelque part dans la nature.»
@alkalash9114
@alkalash9114 2 жыл бұрын
Merci beaucoup pour ce travail qui m’est extrêmement utile ! Pourrais-tu faire plus de vidéo sur Kant stp ?
@philo-man511
@philo-man511 2 жыл бұрын
Bonjour, merci beaucoup. Je ne fais plus de vidéos en ce moment mais il me semble que j'ai réalisé pas moins de 9 vidéos sur la pensée de Kant donc vous avez de la matière en attendant.
@divemylollol6152
@divemylollol6152 Жыл бұрын
Je veux bien que tu me résumes toutes les critiques de la raison pure d’après Kant Merci ☺️
@philo-man511
@philo-man511 Жыл бұрын
Bonjour, j'y reviendrai peut-être un de ces jours... Il y a déjà pas mal à faire avec celle-ci je trouve 😉
@divemylollol6152
@divemylollol6152 Жыл бұрын
@@philo-man511 d’accord,tenez moi au courant ;)
@svetap9710
@svetap9710 3 жыл бұрын
Merci
@philo-man511
@philo-man511 3 жыл бұрын
De rien! :)
@ritsu7337
@ritsu7337 2 жыл бұрын
Bonjour, Il y a un passage de la Critique de la raison pure qui me laisse réticent : 《La croyance, ou la valeur subjective de jugement, par rapport à la conviction (qui a en même temps une valeur objective) présente les trois degrés suivants : L'opinion, la foi et la science. [...]》. Plus haut, dans ce même analecte, il dit 《La croyance est un fait de notre entendement susceptible de reposer sur des principes objectifs, mais qui exige aussi des causes subjectives dans l'esprit de celui qui juge. Quand elle est valable pour chacun, en tant du moins qu'il a de la raison, son principe est objectivement suffisant et la croyance se nomme conviction.》. Ainsi, si je ne me trompe pas, il y a la conviction, qui selon lui est objective (du moins, dans ce texte) et la croyance. Or, on sait que la croyance contient, par soi, la conviction (Kant en fait même l'assertion). Assurément, une connaissance est une croyance en ceci qu'elle est une croyance vraie et justifiable (objective et dont tout le monde, avec la nécessite d'être doté de raison, adhère.). Ce qui me met dans le doute est lorsqu'il compare la croyance à la conviction en disant 《La croyance, ou la valeur subjective du jugement, par rapport à la conviction [...]》: Pourquoi utilise-t-il 《conviction》pour dire qqch de véridique alors que plus tard (le passage n'apparaît pas dans les citations citées en amont), il utilise conviction dans un sens plus courant, en disant《la suffisance subjective s'appelle conviction (pour elle-même).》. Pourriez-vous, s'il vous plait, m'éclairer sur votre compréhension du mot conviction - dans ce passage. Pourquoi change-t-il la façon dont il perçoit la conviction ? (Il semble passer de conviction objective à conviction subjective.) Cela vient sûrement du fait que j'ai mal compris, d'où la contradiction. Merci par avance ! Vos vidéos sont toujours aussi qualitatives.
@philo-man511
@philo-man511 2 жыл бұрын
Bonjour, tout ce que je peux vous dire à partir de cet extrait c'est que la croyance repose sur des raisons subjectives (liée à la sensibilité du sujet) de croire tandis que la conviction aurait une valeur universelle ou tout du moins universalisable...à mon avis Kant essaye ici de rétablir la conviction pour éviter que la morale ne soit par avance évincée...puisque la croyance demeure, elle, une illusion potentielle de la raison pure. Pour le reste, je pense qu'il y a une erreur de traduction car l'usage que Kant fait du terme "entendement" semble davantage proche de celui de la "raison". Le mieux serait que vous me disiez où se situe ce passage dans la Critique de la raison pure exactement afin que je puisse vérifier moi-même avec mon exemplaire parce que là c'est tout bonnement incompréhensible...désolé! ^^
@ritsu7337
@ritsu7337 2 жыл бұрын
@@philo-man511 Bonjour, Exactement, je me disais la même chose quant à la ressemblance du sens de raison et d'entendement alors que Kant distingue les deux. De ce que j'ai compris, dans les très grandes lignes, l'entendement est cette capacité d'unification des perceptions sensibles alors que la raison est strictement réservée au domaine spirituelle/théorique et pratique sans prendre appui sur l'expérience sensible (se dirige plutôt vers la métaphysique, la morale, etc.). Merci, votre interprétation me permet de voir plus clair. Concernant le passage, il s'agit de [Méthodologie II ("Canon de la raison pure"), 3e section. De l'opinion, de la science et de la foi. Traduction Tremesaygues et Pacaud, Alcan, 1905 ]. Vous devriez tomber sur un document pdf de 5 pages. Le passage dont je vous ai parlé se situe de la ligne 1 à "Je ne m'arrêterai pas à éclaircir des concepts si clairs.". Merci pour votre temps !
@philo-man511
@philo-man511 2 жыл бұрын
@@ritsu7337 merci, j'irai voir ça quand j'aurais le temps !
@ludol6897
@ludol6897 2 жыл бұрын
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