Рет қаралды 4,345
L’ensemble des lignes de chemin de fer du monde représente, loin devant les très admirées pyramides d’Egypte par exemple, le plus grand ensemble technique jamais construit par l’homme, le plus grand patrimoine architectural jamais réalisé.
Pourquoi de tels ouvrages ? Le chemin de fer, qui utilise très peu d’énergie donc très peu de puissance, ne peut accepter de fortes rampes et les charges transportées qui se comptent en milliers de tonnes, ne peuvent être freinées sur de fortes pentes. Là où la route accepte des déclivités de 4 centimètres par mètre (4%), le rail ne peut tolérer que quelques millimètres par mètre: une rampe de 8 mm pour mille est déjà importante, et les lignes de montagne du XIXe siècle ne dépassent guère 25 à 30 pour mille.
Aujourd’hui la traction électrique permet 35 à 50mm pour mille:, notamment sur les lignes à grande vitesse.
Donc, pour le franchissement des montagnes, il a fallu soit les contourner, soit passer sous elles en tunnel, soit ruser avec les vallées et les suivre et les enjamber sur de gigantesques viaducs combinés avec des tunnels hélicoïdaux et des tunnels de faîte au sommet des rampes.
A Langogne, à 900 mètres d’altitude et au point kilométrique 587, on s’approche du point culminant de la ligne des Cévennes. La vallée s’élargit entourée de sommets arrondis, passant dans la région de la forêt de Mercoire ou se serait trouvé la Bête du Gévaudan, une des régions de France des plus sauvages et des plus abandonnées.
Une ligne d’embranchement a existé, reliant Langogne au Puy à travers les monts de Velay, et s’élevant à près de 1.200 mètres d’altitude.
Elle est concédée à titre définitif à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée par une loi le 2 août 18863. Cependant les travaux n'ont commencé que onze ans plus tard.
Le 1er juillet 1912, soit 22 ans après les premiers coups de pioches, la ligne est mise en service.