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Dès les origines des chemins de fer, les compagnies ont dû faire face à une évidence, les locomotives et wagons peuvent dérailler. La « gamme » des déraillements va de l’essieu qui quitte le rail jusqu’à l’accident majeur impliquant plusieurs véhicules, souvent deux convois, en passant par le bogie épris de liberté sur une aiguille ou par une prise en écharpe dans un triage ou dépôt. Pour résoudre ces incidents d’exploitation, des équipes spécialisées mettent en œuvre une palette variée de moyens allant de crics et treuils à de lourdes grues roulantes spécialisées, dites grues de relevage. Fréquemment, il est également fait appel à des wagons spécialisés dont la taille et les équipements varient selon leur emploi : petits wagons de secours (couverts anciens réseaux ou OCEM adaptés) à vocation locale, wagons plus lourds (couverts TP ou modernes G10) à vocation régionale baptisés wagons de secours de grande intervention » (WSGI). Certains de ces wagons ont souvent été intégrés dans les trains grues dont ils complètent les capacités (moyens de levage légers ; capacité d’atelier ; outillage lourd). Vers 1900, la mise en service de matériels de plus en plus lourds, comme les locomotives ainsi que voitures et wagons, met en évidence le déficit en capacités de levage et conduit les compagnies à renouveler leur parc dans les années qui précèdent la 1 ère guerre mondiale puis à le compléter quelques années plus tard avec des grues d’origine américaine. Le parc des grues de relevage dont héritera la jeune SNCF en 1938 sera celui constitué entre 1910 et 1925. il sera complété ultérieurement par quelques grues acquises essentiellement en 1945/46. Pour autant, ce type de matériel n’a pas totalement disparu du parc SNCF puisqu’en 2005 la société nationale a réceptionné une grue neuve, la première depuis 60 ans, de marque allemande Kirov et d’une puissance de 150 tonnes. Cette grue est donc aujourd’hui la seule en service sur le réseau français. Cette désaffection pour les grues ferrées peut s’expliquer tant par les sujétions d’emploi, notamment sous caténaire, que par les possibilités offertes par les WSGI modernes dont disposent la plupart des dépôts actuels. Enfin, la possibilité de louer des grues routières de grande puissance ne peut qu’inciter la SNCF à se tourner vers cette solution qui permet d’assurer une bonne couverture territoriale (nombreuses entreprises spécialisées) et lui évite d’entretenir un parc coûteux mais, heureusement, très peu sollicité.
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