Là, j'ai commencé à apprendre que tout problème, grave ou futile, peut être liquidé par l'application d'une méthode, toujours identique, qui consiste à opposer deux vues traditionnelles de la question; à introduire la première par des justifications du sens commun, puis à les détruire au moyen de la seconde; enfin à les renvoyer dos à dos grâce à une troisième qui révèle le caractère également partiel des deux autres, ramenées par des artifices de vocabulaire aux aspects complémentaires d'une même réalité : forme et fond, contenant et contenu, être et paraître, continu et discontinu, essence et existence, etc. Ces exercices deviennent vite verbaux, fondés sur un art du calembour qui prend la place de la réflexion; les assonances entre les termes, les homophonies et les ambiguïtés fournissant progressivement la matière de ces coups de théâtres spéculatifs à l'ingéniosité desquels se reconnaissent les bons travaux philosophiques. Cinq années de Sorbonne se réduisaient à l'apprentissage de cette gymnastique dont les dangers sont pourtant manifestes. D'abord parce que le ressort de ces rétablissements est si simple qu'il n'existe pas de problème qui ne puisse être abordé de cette façon. Pour préparer le concours et cette suprême épreuve (qui consiste, après quelques heures de préparation, à traiter une question tirée au sort), mes camarades et moi nous proposions les sujets les plus extravagants. Je me faisais fort de mettre en dix minutes sur pied une conférence d'une heure, à solide charpente dialectique, sur la supériorité respective des autobus et des tramways. Non seulement la méthode fournit un passe-partout, mais elle incite à n'apercevoir dans la richesse des thèmes de réflexion qu'une forme unique, toujours semblable, à condition d'y apporter quelques correctifs élémentaires : un peu comme une musique qui se réduirait à une seule mélodie, dès qu'on a compris que celle-ci se lit tantôt en clé de sol et tantôt en clé de fa. De ce point de vue, l'enseignement philosophique exerçait l'intelligence en même temps qu'il desséchait l'esprit. Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques, Plon, 1955
@unpassager7593 Жыл бұрын
Est-ce qu’il y a des manuels de référence en lettres pour la prépa ou les études supérieures ?
@MDAB014 жыл бұрын
Bonjour très bonne vidéo, la prepa lettre, c'est la meilleure pour intégrer une IEP ?
@lou-anne59073 жыл бұрын
on m'a dit que oui!!!! je vais tenter le concours cette année (je suis en terminale) mais si je rate, je vais faire une année hypokhagne pour retenter le concours (on apprend mieux la redaction des disserts et l'anglais est mieux qu'au lycée)
3 жыл бұрын
Bonjour er pardon pour la réponse tardive : il existe de multiples voies pour intégrer un IEP au cours de son cursus en études supérieures. La prépa littéraire (et dans une moindre mesure la prépa ECG) est en effet l'une des voies préférentielles pour cela même si ce n'est pas la seule :)
@come_mwa2 жыл бұрын
Bonjour, avez-vous réussi le concours après la terminale ou après hypokhâgne ?
@eleonorepst3 жыл бұрын
Bonjour, Est-ce que quelqu’un sait si la prépa Descartes, à Tours, et la prépa Henri Bergson, à Angers, proposent les deux années ( hypokhâgne et khâgne ) ?
@helloworld-thisisme-84483 жыл бұрын
Toutes les CPGE que tu as cité sauf Henri Bergson. Tu veux entrer dans une des ces écoles?
@eleonorepst3 жыл бұрын
@@helloworld-thisisme-8448 Merci beaucoup 🙃 Si je suis acceptée, j’aimerais énormément aller à Descartes, à Tours !
@helloworld-thisisme-84483 жыл бұрын
@@eleonorepst J’ai aussi choisi ces prépa , j’ai rajouté Montesquieu , Chateaubriand, hâte de voir où je serais prise.
@eleonorepst3 жыл бұрын
@@helloworld-thisisme-8448 Ah super ! Je serais ravie d’avoir de tes nouvelles alors ! 🙃
@helloworld-thisisme-84483 жыл бұрын
Alors update, j’ai été prise à une prépa a Angers , Paris, Pothier et Nantes et toi?
@anouk86253 жыл бұрын
Grec ou latin ? Latin ou Grec ?
@pabloalba615610 ай бұрын
Latin!!!!!!!!!
@Biblilichine9 ай бұрын
Dommage de ne pas avoir évoqué les lettres en B/L.