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Le nouvel album de Pierre Kroll, 'Alors, on en parle ?', sort ce 24 juin. Il reprend 200 de ses dessins réalisés sur une drôle de période…
Pierre Kroll a sélectionné les plus percutants de ses dessins publiés dans le quotidien Le Soir, en télé sur La Une et dans l’hebdomadaire Ciné Télé Revue. En 35 ans de dessin, jamais il n’avait eu à dessiner autant, et sur le même sujet !
Ses dessins évoquent l’arrivée du coronavirus, la période du confinement, l’adaptation de notre comportement à cet énorme changement, nos questionnements, nos réactions aux décisions successives des autorités… bref tout ce que cette épidémie raconte de nous et l’avenir qu’elle nous dessine.
Chaque fin d’année, Pierre Kroll sort un album, une photographie de l’année écoulée, qui a une valeur presque historique. Mais c’est la première fois qu’il sort un livre au mois de juin.
"Ce n’est pas le meilleur moment pour sortir un livre, ce n’est pas une opération commerciale. Mais il fallait le faire maintenant ou ne pas le faire. Peut-être que je serai inspiré dans un an ou deux à faire un livre, qui réfléchit après, sur ce qui s’est passé. Ce n’est pas le cas de celui-là. Moi, j’ai juste fait mon boulot de dessinateur de presse, pour la télévision, pour les journaux, au jour le jour, avec un travail décuplé. […]
C’est maintenant qu’il fallait sortir le livre, parce que ce sont les dessins faits pendant, les dessins qui documentent le présent."
Les dessins de Pierre Kroll étaient particulièrement attendus par le public, particulièrement partagés. Avec quel degré de responsabilité de la part de l’artiste ?
"C’est vraiment revenir à l’essence de ce métier de dessinateur de presse qui travaille sur l’actualité. Et il y a effectivement une certaine responsabilité, qui est déjà de comprendre aussi bien que possible ce dont on parle.
Ce qui m’a beaucoup flatté, c’est de voir les fameux épidémiologistes, les rencontrer, parler avec eux, ou simplement à la télé, les voir rire d’un de mes dessins qui passaient. Ça, c’était vraiment une réussite et ce qui fait penser à mon rôle. Parce que s’il y en a qui pourraient se choquer et dire : ce n’est pas le moment de faire de l’humour, c’est bien eux, qui sont au front. Or, ils riaient de ça et m’ont fait ce compliment : on a besoin de gens comme vous qui font de l’humour avec ça, parce qu’ils ont compris."
Au début, Pierre Kroll était un peu comme tout le monde par rapport à ce virus qui se passait en Chine. Ses premiers dessins en 2019 étaient par exemple faudra-t-il masquer les pandas de Pairi Daiza ?'
Puis, sont venus des dessins plus engagés, par exemple sur le racisme et l’ostracisme qu’il a rapidement observés vis-à-vis des Asiatiques. Mais il n’avait pas vu venir le fait qu’on allait devoir rester confiné chez soi pendant trois mois !
Marc Moulin, par contre, avait été un peu devin. Dès 2003, il publiait une chronique qu’on peut lire en début de l’ouvrage de Pierre Kroll, avec le dessin qui l’accompagnait à l'époque. Il anticipait absolument tout ce que nous venons de vivre : l’épidémie, le confinement, le masque, Internet, le télétravail, l’école par vidéoconférence,… "Ce texte dit beaucoup de nous-mêmes, et c’est aussi un clin d’oeil."
C’est le titre de l’un des chapitres du livre.
Les gens, c’est nous, explique Pierre Kroll. Tout le monde est différent. Il y a les optimistes, les pessimistes, les complotistes, On a vu des comportements héroïques, mais aussi de nombreux imbéciles : des gens qui dénoncent leurs voisins, qui en profitent pour régler des comptes.
Pierre Kroll a ainsi fait un petit tour d’horizon des différents profils qu’on pouvait rencontrer, au coin de la rue et dans sa famille.
Le plus difficile à représenter en dessin a été pour lui ce qui se passait dans les hôpitaux ou dans les homes pour personnes âgées. Il y fait beaucoup allusion, par rapport aux tests par exemple. Mais il n’a pas voulu parler de la mort ou de la maladie.
Il s’est concentré sur notre vie de confinés, mais "j’ai un grand respect pour les gens qui ont vécu cette épidémie et ce confinement beaucoup plus gravement, parce qu’ils étaient malades ou proches de malades".
Le livre parle surtout de la vie de tous ceux qui heureusement n’ont subi 'que' le confinement, certains plus durement que d’autres d’ailleurs, selon les conditions de chacun.
On rit à chaque page, notamment en observant notre belgitude dans toute sa splendeur, nos petits compromis à la belge, du type 1m50 de distanciation parce que les Flamands voulaient 2 mètres et les Wallons 1 mètre.
"Je crois que je n’ai pas été assez dur là-dessus. Maintenant qu’on fait le bilan… On voulait quand même se serrer les coudes et ne pas commencer tous à se tirer dans les pattes les uns des autres. Donc, j’ai un peu trop épargné le monde politique", confie-t-il.
Mais c’est promis, il va se rattraper !
Alors, on en parle
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