Pourquoi le confinement est insupportable.

PHILOSOPHER EN TEMPS DE CRISE n°19 - Pourquoi le confinement est insupportable.
Bon visionnage ! Voilà le lien pour écouter l'émission sur France Culture.
www.francecult...

[@emiliedore643]

Merci beaucoup ; je comprends tout à fait le propos, très fin et très juste. De mon côté cependant, je n'ai pas vécu exactement les choses comme ça, et donc je prends conscience de ma chance. Il se trouve que j'étais confinée avec mon mari et mes deux petites filles. Il y a un petit jardin privé juste devant l'immeuble, un tout petit carré de verdure de rien du tout. Et ces deux éléments : les enfants et leur façon de voir ce petit jardin, ont rendu l'expérience supportable. Physiquement épuisante, parce qu'on doit tout le temps s'occuper des enfants, mais moralement plus supportable, car les enfants sont reliés au monde, et être près deux nous permet aussi de nous relier au monde. Pour eux il n'y a pas de petit monde, tout est grand. Le jardinet est plein d'escargots, de limaces, de vers de terre, de fleurs, de feuilles, de cailloux : tout ça, ça a occupé mes filles pendant deux mois ! Le ciel, les oiseaux, les chats qui passent, les petites bêtes. Alors je suis épuisée par le télétravail et les tâches domestiques, mais grâce à elles et à leur regard sur le monde, bien en vie.

[@zazacubana]

Au delà de toutes les privations, nous sommes privés de lien social. L'autre devrait être vécu comme une menace, alors que nous sommes qu'un. Choisir de faire une retraite ou qu'elle nous soit imposé n'a pas du tout les mêmes effets, en effet. Merci pour vos interventions qui sont toujours un grand moment à méditer.

[@annemontpellier8292]

Merci infiniment Fabrice d'avoir mis les mots si justes sur cette épreuve inédite.Je me suis sentie (bien qu'en continuant à travailler) "calfeutrée" dans le néant, faute de contact, d'échanges, de toutes ces petites choses de la vie qui font pétiller notre quotidien, je suis affamée de lien social, de partage , d'échanges humain pour redémarrer enfin.Merci pour tout.

[@daffyducksex]

Je crois que c'est un bon début ... J'en suis là aussi... dans cette incapacité à nommer et à dire ce qu'il se passe réellement ... Pourtant il y a bien des mots ... Je me sens meurtris par ce confinement... Une impression de lourdeur, de pesanteur...

[@LM-bv2rl]

Ce que vous dites m'a fait pleurer. C'est tellement vrai! Merci de mettre des mots sur les maux.

[@nicolasdrieu5136]

Pour moi ce confinement m'a été parfaitement supportable; cela n'a pas été douloureux car je suis resté en lien avec les communautés auxquelles j'appartiens, avec mon métier de commercial et ses prospects, avec ma mère qui n' était pas loin pour être avec elle l'aider et surtout avec moi même qui auparavant ne prenait pas le temps de me poser. C'est vrai qu'aux infos il ne se passait rien d'autre que cette crise rabâchée et encore et encore; je n'ai pas plus écoutée la TV qu'avant... Merci pour ton point de vue, Fabrice, que je ne partage pas totalement. J'ai gardée ma joie de vivre car, aussi, je me fous la paix, grâce à toi!

[@frederiquevincler8597]

Merci beaucoup pour cette approche. Je suis en train de m en vouloir de ne pas arriver à profiter de ce temps. Maintenant, ça impacte mon désir de vivre, de me projeter. J étais pleine de bonnes intentions .mais effectivement, elles sont dans le vide, sans but. Étrange période même si je me sens reliée aux malades, aux familles et donc consciente de l importance de ce confinement.

[@dominiquehoulie282]

ce confinement m'a ramené au livre de dino buzzati le désert de tartares nous attendons un ennemi invisible et nous perdons le sens et notre réalité

[@isabellej8021]

Je ressens une fatigue énorme, j ai tout donné à mes élèves et j ai du en distanciel encore plus de force que pour moi même. Je dois retourner en classe et la menace va prendre encore plus réalité. J ai mis de côté douleur parce que je n en avais pas le droit, il fallait pour les enfants que je ne projette que de l espoir. Retourner en classe pour ne pas enseigner mais garder mes élèves m attristé, c est maintenant que je ne sers à rien.

[@lapsychiatrezinzin5084]

C'est exactement ce que je ressens Merci d'avoir su mettre ces mots sur ces maux

[@marielinebenard9970]

J aime votre bibliothèque elle est vivante

[@tonio5698]

Bonsoir, je pense que le manque de confrontation avec les autres, notre engagement dans le monde qui a pu fortement baisser est la cause du manque de désir car nous nous remettons bien moins en question sans cela. Moins d'allant, moins d'envie, la nouvelle routine s'installe et nous n'avons je pense plus vraiment cette raison de regarder en nous quand "notre monde" n'est pas bousculé un tant soit peu... Merci Fabrice pour cet éclairement !

[@benedictelecuyer9754]

Cette réflexion vraiment raisonne en moi... merci pour mettre en mot tout cela...

[@claudiachaouat1773]

Tu as tellement raison Fabrice 🤗une douleur imperceptible qui nous ronge... Merci à toi. Claudia. 🌞

[@andreegab9671]

Le confinement est aussi apprentissage pour nous. Vivre l'instant, savourer les quelques rencontres dans la rue, dire bonjour à l'inconnu ou le voisin. Aussi souffrir et apprendre à vivre avec. Prendre le temps de vous écouter, se confirmer dans la sobriété, l'humilité, la joie de l'instant. Et vous remercier. Ce temps incertain pour moi est une leçon.

[@marie-helenerouillon4218]

Une menace invisible dans un monde sans vie, sans relief, dans la solitude, une douleur qui n'a pas de nom, ne serais ce pas une définition possible de l'angoisse ou de la depression ? Si c'était le cas alors le confinement ne serait il pas une sorte de dépression collective infligée à tous les terriens ? On a oublié de parler de la notion du temps : quelle angoisse supplémentaire de ne pas savoir pour combien de temps. Un autre repaire qui, absent, provoque un vide abyssal. Lorsqu'on décide une retraite, on sait pourquoi, où, comment et combien de temps elle va durer, on maîtrise à peu près la situation. Avec le confinement on ne maitrise plus rien.

[@herve_photography]

Bonsoir, Je vis seul le confinement et seul d'une manière générale. Ce n'est pas la solitude qui me dérange car d'une manière générale, je la vis bien. C'est surtout le manque de liberté qui me pèse. Ne plus pouvoir aller où je veux, quand je veux. Je me sens comme un tigre en cage physiquement et psychologiquement.

[@bettymieville1775]

Ce n'est pas une épreuve la solitude, c'est un choix plus ou moins bien accepté, compte tenu des circonstances,...Nous sommes tou(te)s dans le même bateau,...Alors bonsoir et espoir !

[@christinemontoisis6861]

Merci Fabrice c est bien vrai

[@emiewoodetnatheo6615]

Le mythe de l'arbre seul sans forêt. Dans une forêt les racines communiquent. Et cette communication non visible et un lien profond et invisible..

[@raventracer3760]

La menace de notre temps, comme on dit, est peut-être de se retrouver privé de tout destin. Se sentir "lié(e)" aux autres, bien qu'essentiel, ne suffisent pas, parce qu'être vraiment ensemble implique un destin (et sans doute un "mythe") commun. La "pleine présence" n'est pas "pleine" sans avenir, et le geste poétique ne peut se faire dans un vide temporel, et plus précisémment dans un vide "historial." Le confinement aggrave ce qui ronge l'Occident, et plus particulièrement l'Europe, depuis 1945 -- cette Europe déracinée qui croyait possible d'ériger des sociétés plus ou moins laïques dotées d'états providences, de "culture", de politique "écolo"... sociétés de divertissement, de tourisme, de gens "passioné(e)s" par le sport, le vin, ou (pourquoi pas) la méditation, mais où les églises et les synogogues -- moyens par lesquels on pouvait dialoguer avec notre passé commun d'une toute autre manière que par nos dialogues avec Parmenides ou Platon -- ne sont plus que du décor. Sociétés où les taux de natalité sont souvent en chute libre, mettant en doute leur viabilité au long terme, où faire des enfants est un "lifestyle choice" comme tous les autres. Je rejoins la commentatrice qui a évoqué sa joie de vivre en famille en ce moment. J'ai deux enfants de bas âge, et le confinement m'a rappelé ce qui m'avait toujours troublé dans l'histoire du Bouddha : il a abandonné sa famille. Rilke et Cézanne étaient des pères absents. Nietzsche n'avait pas d'enfant. Heidegger, me semble-t-il, ne parle jamais de la paternité. Le confinement est supportable parce que les enfants sont les poèmes incarnés de l'avenir, et donc de la possibilité d'un destin.

[@fredhesse]

ça, ça s'appelle une crise existentielle, Mais pourquoi est elle conjuguée à la premiére personne du plurielle, ça me semble trés mystérieux....

[@nicoledigier707]

13 juin 2020 merci pour ce que vous partagez avec nous....j'ai ( et suis encore un peu ) étég confinée de manière drastique depuis début mars dans une résidence senior...pourrais-je avoir le texte écrit de vos video car je suis en train de monter u

[@lapsychiatrezinzin5084]

Je me suis permis de partager votre vidéo sur ma page Facebook

[@kam7561]

Beaucoup de bla-bla pour ne rien dire...