Q&A : Réponses à vos questions

[@bruss4039]

Très bonne vidéo, toujours très pertinente 2 ans après merci beaucoup !

[@Monteleson]

Merci pour ces réponses à notre communauté Patrice !

[@PatriceLazareff]

Merci ! Je me rends compte que j'ai omis de mentionner Jamendo, qui est une solution pouvant intéresser celles et ceux qui ne souhaitent pas déposer leurs œuvres à la SACEM tout en voulant monétiser leurs enregistrements.

[@seb6690]

Bonne vidéo, très synthétique !

[@elchupacabra33]

Merci beaucoup ❤️❤️

[@twycebeets]

Super ! Merci pour toutes vos interventions, il y a toujours des choses à apprendre. C'était presque ésotérique tout ça ... J'ai fini par prendre le livre, je le sors en mode joker, ça aide à déboiter de la légende urbaine. Il y en a un paquet et même chez des "pros", c'est incroyable tout ce qu'on peut entendre partout.

[@macsims240]

Je vous remercie pour les renseignements Patrice !

[@WilliamVercken]

Merci, c'était très intéressant et utile ! Et en bonus je découvre l'existence de Satellite Session. 😊

[@MikeLeite]

Bravo pour l'émission Monte le son et cette vidéo complémentaire. Vous m'avez apporté plus d'informations en 2 petites heures que des mois de recherche haha. Je me permets de vous demander une "information" car j'ai un cas un peu spécial. Je compose et auto produit si l'on peut dire de la musique que beaucoup de personnes reutilisent dans leur vidéos KZbin et je leur permet de monétiser leur vidéos en ayant publié sous licence creative commons avec usage commercial. Et de plus mes musiques sont en streams sur toutes les plate formes. Ma question est de savoir si je devrais aller à la sacem pour quand même récupérer mes droits en tant qu'auteur et si du coup cela ne va pas poser un problème du fait que les gens les utilisent en fond de vidéos. Car après m'être informé, à la sacem il n'y a possibilité que de déposer en copyright ou licence creative commons mais uniquement à usage NON commerciale. J'aimerais récupérer mes parts de droits d'auteur générés par exemple par Spotify mais sans poser problème aux personnes qui utilisent mes morceaux sur leur chaîne KZbin. Cordialement, Mickaël.

[@PatriceLazareff]

Pour le résumer un peu brutalement, on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre :-) Soit l'œuvre est sous licence CC soit certains droits sont réservés. Donc, en allant à la SACEM (et en supposant qu'ils acceptent car ils sont devenus très stricts sur le fait de devoir déposer les œuvres dans les 12 mois qui suivent leur communication au public), du coup, les personnes utilisant ces musiques sur KZbin risquent bien de se faire démonétiser leurs vidéos. C'est d'ailleurs étrange que ça ne leur soit pas déjà arrivé lorsque tu as fait appel à un distributeur numérique pour mettre ces musiques sur les plateformes de streaming... Quant à l'expérimentation que fait la SACEM d'ouvrir aux auteurs la possibilité de placer des œuvres sous licence CC, j'en avait dit quelques mots à l'époque : lazareff.com/blog/2012/01/17/sacem-licences-creative-commons-d%C3%A9saccord-strat%C3%A9gique.html Bref, placer des musiques en CC est très généreux, mais dans ce cas, il est sans doute plus simple de gérer deux catalogues : donner certaines musiques comme tu le fais, et réserver les droits sur d'autres qui, elles, auront vocation à rapporter des sous...

[@MikeLeite]

@@PatriceLazareff super explication merci beaucoup d'avoir pris le temps de répondre :) (oui je n'ai pas activé exprès le youtube id tag pour que les youtubeurs ne se fassent pas demonetiser) disons que je fais ça avant tout par passion et de faire ça m'a permis de commencer à faire "connaître" ma musique. Du coup je pensais en effet continuer à publier en CC et d'autres part déposer que certains morceaux, tu penses qu'avec le même pseudo qu'actuellement je peux déposer à la sacem ? Car j'ai entendu dire mais de façon un peu flou qu'une fois inscrit il faut tout déposer

[@brahimghribi3534]

Super fluides vos explications! Merci. Question par rapport a l'utilisation des samples/loops. Si on fait tout dans son home studio en tant que (auteur, compositeur, interprète, producteur,...), et que l'on utilise dans ses morceaux certains samples ou loops achetes légalement des plateformes comme loopmasters ou loopcloud et que l'usage est indiqué comme étant "royalty free". Que faut il faire dans ce cas? Faut il déclarer ces samples pour chaque titre depose a la SACEM? Merci beaucpoup.

[@PatriceLazareff]

Bonjour, En principe oui, mais à priori en passant par la déclaration papier (et non en ligne) tout en précisant l'origine des samples et le fait qu'ils sont libres de droit. En pratique, il y a tout de même peu de chances qu'une personne ayant produit des samples libres de droit vienne se plaindre de leur utilisation, à moins que la personne qui vous a fourni les samples n'avait en fait pas le droit de le faire. Dans tous les cas, conservez les preuves d'achat (emails, facture, capture d'écran, etc.) afin de démontrer votre bonne foi le cas échéant. Mais une fois encore, il faut faire des centaines de millions de vues et de streams pour que le fait de venir vous chercher des poux dans la tête ait une chance d'être rentable... et si ça se produit, vous aurez largement les moyens financiers de vous défendre :-)

[@brahimghribi3534]

@@PatriceLazareff Merci beaucoup! Clair -:)

[@jeezrpl]

Est-ce vrai que la Sacem ne rémunère uniquement que les 200 premiers auteurs ? Si oui, quel intérêt de s'y inscrire ?

[@PatriceLazareff]

Bonjour, La SACEM, comme tous les organismes de gestion collective, rémunère tous les auteurs en fonction des utilisations qui ont été faites de leurs œuvres. C'est un peu comme si vous avez un appartement que vous proposez à la location. S'il est loué trois jours par an, il vous rapportera beaucoup moins que s'il est loué tous les jours. C'est pareil pour les œuvres. Et les statistiques montrent qu'environ 2% seulement des auteurs touchent au moins le SMIC en droits d'auteur chaque année et que les 130 à 150 premiers se partagent environ la moitié des sommes réparties. Mais cela ne veut pas dire qu'on a pas intérêt à déposer ses œuvres si on souhaite avoir une chance d'être rémunéré. on est jamais à l'abri d'un succès et, le succès appelant le succès, si vous avez écrit ou composé un "tube", des tas de gens voudront que vous écriviez pour eux, ce qui enrichit votre catalogue d'œuvres et initie un cercle vertueux...

[@philippe597]

'' il y a des énormes tubes de rap, ils ne font pas l'objet de reprise. Parce que c'est pratiquement impossible de reprendre un morceau de hip-hop''. Ce n'était pas vrai hier, et c'est encore plus faux aujourd'hui. Il y a en ce moment beaucoup d'artistes anglo-saxons qui reprennent des musiques hip-hop ou RnB des années 90 et 2000. Les tops de musique dit urbaine en sont remplis. Hier dans la musique urbaine mais pas que, beaucoup d'enregistrement de chansons étaient vendues avec leur version instrumentale. Versions qui sont toujours disponibles aujourd'hui. Beaucoup de gros hit hip-hop sont à l'origine issue de samples. Donc pas besoin de reprendre le tube hip-hop, il suffit de reprendre le sample original. Il existe aussi de nombreux outils disponibles, pour se rapprocher au plus possible d'une technique sonore ou musicale. Il y a des tutos de mixage où de beatmaking disponible gratuitement, et des outils technologiques qui permettent d'isoler les éléments musicaux. Plus simple encore, il suffit de sampler une signature Sonor pour la reproduire à l'identique. Donc « reprendre » un tube hip-hop aujourd'hui, non seulement c'est possible mais en plus les exemples sont légions.

[@PatriceLazareff]

Bonjour Philippe, Je me suis sans doute mal exprimé. Ce que je veux dire est que je n'ai pas vu (ce qui ne veut en effet pas dire que ça n'existe pas du tout) de reprise dans un autre genre musical. De nombreuses chansons de rock ou de pop sont reprises en bossa-nova, en folk acoustique ou encore par des chanteurs d'opéra avec des orchestres symphoniques. Ceci permet aux auteurs de diversifier leurs revenus lorsque leurs œuvres sont alors diffusées sur des radios qui, normalement, ne joueraient pas leurs titres et en conséquence de toucher un public nouveau qui, là encore, n'écouterait habituellement pas ce genre de musique. Le rap, étant davantage composé avec des sons qu'avec des notes et, par définition, n'ayant pas de "mélodie" au sens usuel du terme, me paraît difficilement pouvoir être repris de manière à séduire un public qui n'écoute pas de musique urbaine. Mais évidemment, je ne connais pas tous les artistes et encore moins tous les titres de la terre et serais heureux d'avoir quelques exemples.

[@philippe597]

@@PatriceLazareff Hello, Patrice. Je vais essayer d'apporter quelques précisions et aussi apporter du crédit à ta réponse. À ma connaissance, il existe peu de reprise de tubes rap dans d'autres esthétiques. À ma connaissance, je ne connais que la reprise de ''Ma Benz'' par Brigitte qui a eu un énorme succès, et les concerts public de rap accompagné d'un orchestre symphonique organisé par Radio France. Et ce n'est pas la version symphonique de la chanson ''Tonton du bled'' , qui fera entrer le groupe 113 dans la playlist de Radio classique, ou transformera un amateur de Mozart en fan de hip hop. Par contre, la musique rap a beaucoup samplé des mélodies venue de d'autres genres musicaux, pour en faire des chansons populaires. On peut citer l'exemple du rappeur Yannick qui a fait un tube en reprenant la musique d'une chanson elle-même reprises par Claude François. Ou encore MC Solaar et son ''Nouveau Western'' samplé chez Gainsbourg. ''Walk this way'' avec Run DMC, ça te parle ? En revanche, dire qu'il est difficile de parler de notes dans la musique rap est une erreur. Même quand la musique est essentiellement rythmique de par l'utilisation des boîtes à rythmes, elle peut être retranscrites sur une partition rythmique. L'ingéniosité des compositeurs de musique rap a été de sampler les parties mélodiques issues de musiques préexistantes. Ces mêmes mélodies qui ont été écrites sur des partitions avec des notes. Quand MC Solaar a samplé Gainsbour, la ligne de basse de ''Nouveau Western'' est une mélodie issue d'une partition. De plus, avec la crise du sample des années 2000 pour le rap, les beatmakers furent obligés de se mettre à la mélodie ou à faire appel à des compositeurs. Aujourd'hui, le compositeur Scott Storch est devenu célèbre notamment grâce à sa ligne de piano pour le tube ''Still Dre'' de Doctor Dre. Ces accords de piano sont devenus si populaires qu'il existe de nombreux tutos sur KZbin. De par son esthétique et ses quelques contraintes, la musique rap reste une musique avec des mélodies et des rythmes. Ça peut se limiter à 4 notes ou à deux accords, comme la musique pop, mais ça reste de la musique. D'ailleurs je parle de mélodie, mais je devrais plutôt dire ''top line'' 😉 ! Et je ne parle même pas des groupes d'instrumentistes tel que les Roots, ou des artistes rap comme Kery James qui font appel à des musiciens pour les concerts.