Êtres d'exclusion ou d'exception? Démystifier le syndrome d'Asperger

Période de questions à partir de 1:06:45
Le syndrome d'Asperger apparaît souvent comme un autisme léger, invisible dans la société.
Pourtant, les personnes vivant avec ce syndrome doivent affronter bien des défis liés aux relations sociales ou au caractère imprévisible du monde.
Différence ou maladie? Entre exclusion et fascination, ces personnes d'exception sont parfois l'objet de bien des clichés.
Cette conférence vous permettra de mieux comprendre ce qui se passe dans la tête d'une personne atteinte du syndrome d'Asperger.
Conférencier : Baudouin Forgeot d'Arc, psychiatre et chercheur à l'Hôpital Rivière-des-Prairies; chercheur à l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal

[@papillon3785]

Un Asperger n'est pas antisocial. ça c'est encore la vision des neurotypiques. Les neurotypiques imposent des conversations ennuyeuses et ça va toucher à peu près les mêmes thématiques: impossible de parler de quelque chose de nouveau avec eux ou de complexe. A peine on tente de leur expliquer qu'ils sont déjà perdus. Alors on fait avec et on tente de suivre leurs conversations banales qui nous épuisent.

[@cloelflr7994]

Moi je suis sociable le comble ! On n'est juste pas compris..

[@mjffj8272]

En effet, je suis entièrement d'accord avec vous. Les interactions avec les neurotypiques s'effectuent trop souvent sur le jeu psychologique qui est hélas la base de la communication humaine hélas. Soit on est dans le jeu soit on y est pas comme on dit. Les personnes avec autisme ne se positionnement pas sur cette base pour communiquer et souvent n'en connaissent pas les mécanismes jusqu'au jour ou l'on finit par l'apprendre et le conscientiser.

[@dani18166]

Pouvez-vous s'il vous plaît me dire quand vous avez eu votre diagnostic ?

[@danielchicouene8692]

Des repères dans cette vidéo à titre excellent : 3:33 Definition et TSA, / réciprocité réduite - 3 aspects du social 10:32 aspects non sociaux (13:18 intérêts spécifiques) 16:30 Le SA - histoire 27:45 le TSA - DSM5 - surtout hommes 31:19 Causes 32:00 cerveau /âge 33:50 Interactions sociales 37:15 Mécanismes (schéma ! biblio) : motivation vs. cognition vs. perception 41:30 Diagnostic - confusions possibles 48:35 après le diagnostic - enjeux 1:00:00 violence 1:03:24 génies suspectés et expertise . 1:06:42 Questions du public - habiletés sociales, anxiété 1:08:15 intimidation à l'école - victime 1:10:00 intérêts - on ne peut pas choisir ce qui va l'intéresser 1:13:00 SA / dysphasie sévère 1:16:00 dépression -SZP : un peu opposée au SA ; 1:18:00 TSA + ... 1:18:50 orientation sexuelle 1:19:32 automutilations 1:21:00 hospitalisations - adaptation / environnement 1:25:25 hétérogénéité des capacités 1:29:35 utiliser ses talents -introduire l'imprévisible 1:33:20 essais-erreurs ; employeur et annonce du diagnostic 1:38:30 sommeil 1:40:45 type d'emplois 1:43:00 alimentation.

[@cerve1925]

J'aime la façon dont ce monsieur explique les différences ( faiblesses) que les "autistes asperger" développent dans leur comportement sans donner d'étude sourcées intéressantes sur le TSA. Par contre il utilise beaucoup les pronoms "on" et "nous". Je ne sais pas si je suis Asperger, mais actuellement, le principal défi dont j'ai à faire face, avec mon maigre bagage ( et je suis en plein diagnostic ) c'est de finir la vidéo d'un monsieur qui n'a pas dû faire beaucoup de psychologie dans sa vie ni de côtoyer beaucoup " d'autistes asperger" en en parlant comme des étrangers, ou des "anormaux". Eux. Mais ce monsieur me conforte dans mon point de vue. Les asperger utilisent le terme de neurotypiques, moi je dis juste : des cons.

[@KloDiusFr]

Bravo c'est notre distance par rapport au monde social qui nous donne cette capacité d'innovation associée à la focalisation pour ne pas dire vampirisation de notre cerveau par des causes ou pari... Une belle intervention avec des nuances totalement nécessaires

[@papillon3785]

centres d'intérêts "restreints" ou "focalisés"… je les appelle "spécifiques", ce n'est pas un mot péjoratif. Notre cerveau est fait de façon à ce qu'on s'intéresse à certains domaines de façon passionnelle. Ceci est mal vu par les neurotypiques, parce qu'ils apprennent les choses "superficiellement" (ceci de mon point de vue). Pour ce qui est des "rituels", cela a un rapport avec la précision de notre cerveau et l'extérieur reflète notre cerveau. Donc on a l'air maniaques parce que les neurotypiques sont moins soignés que nous. Pour nous, tout doit être "parfait" et on ne peut pas faire les choses à moitié. L' "à peu près" n'est pas dans notre registre. Le tout, c'est de garder en tête les priorités. Mais là encore nos priorités ne sont pas les mêmes que celles des neurotypiques.

[@papillon3785]

William Baric : vous parlez là de "frottage social". Donc aucun intérêt pour les autres, un besoin purement primitif. Comme vous êtes neurotypique, vous avez cru que mes remarques tendaient à montrer une "supériorité" des autistes, car vous êtes binaires avec une pensée linéaire de surcroît, donc je dois adapter mon discours comme je le disais. Ce "sucre" m'est parfaitement indigeste quand on est en pleine réunion de travail et qu'au lieu de parler des choses importantes, les collèges et supérieurs parlent de leurs anecdotes de vacances… puis le temps passe et ils n'ont rien décidé. Je peux parler de tout et de rien mais la conversation de type "moulin" des NT est cérébralement épuisante (et c'est un fait). Donc aucun mépris : c'est un constat que je fais. Pour moi l'essentiel c'est savoir comment chacun fonctionne. Mais chez nous - COMPRENEZ BIEN CECI qui est la clé de la question - tout ce frottage social CE N'EST PAS AUTOMATIQUE. Vous les neurotypiques (NT) avez des aires cérébrales "sophysistiquées" pour le relationnel, qui est AU COEUR DE VOTRE VIE. Eh bien, ce n'est pas le cas pour nous! Parce que notre cerveau est fait pour autre chose que le frottage social. Et c'est UN FAIT. Donc aucun mépris. Je ne fais que décrire ce qu'il en est pour moi et pourquoi. Donc la notion de "supérieur" ou "inférieur", ça on ne l'a pas non plus! On a une intelligence qui nous est propre, puis d'autres aspects que vous voyez comme des "failles" ou des "troubles", mais ça forme un tout. Pour moi les NT sont obsédés par le relationnel et le paraître; je suis plus spirituelle et je ne comprends pas pourquoi l'extérieur vous importe plus que l'intérieur. Et quand je dis quelque chose aux NT, ils le prennent dans leur personne, ça heurte leur ego, alors ils font un discours où ils veulent AVOIR RAISON, mettre en avant LEURS IDEES. Ce n'est pas mon cas : je ne dis pas que j'ai raison, je ne fais qu'exprimer ma pensée. Et je ne suis pas là pour manipuler les autres, tentant de les convaincre. Donc je vois là un NT qui prend de la place là où on parle de sydrome d'Asperger alors qu'il n'est pas concerné. Donc même là où on tente d'être tranquilles, on vient nous chercher pour nous dire ce qui est BIEN OU PAS. Et ce sous le prisme d'un NT. Je veux bien faire des concessions, mais il ne faudrait pas tenter de me manipuler pour me faire sentir fautive. Donc je ne laisse plus qu'un NT définisse QUI je dois être. L'adaptation a des limites. Et donc je respecte bien le "besoin de débit de mots" des NT, mais à la fin de la journée je suis à la limite de l'évanouissement. Parce que c'est une dépense cérébrale énorme (renseignez-vous un peu) vu qu'on n'a pas d'aire cérébrale faite pour ça et qu'on doit mobiliser toute notre intelligence.. tout ça pour parler de bêtises. Est-ce que vous les NT feriez un sacrifice pareil? Non. Pas une seule seconde. Tout est axé sur VOTRE vie, VOS SOUHAITS, votre petite personne. Et vous faites croire aux autistes et Aspergers que c'est normal qu'on soit à votre disposition dans l'asservissement total de VOS BESOINS. C'est là que je commence à comprendre l'abus. On se fait carrément berner! Soit-disant parce qu'on aurait un "trouble", alors qu'on est juste différents tout en étant des êtres humains.

[@mjffj8272]

Nous sommes en 2020 et le syndrome d'asperger a été maintenu quoi qu'en dise les DSM. De plus, c'est Hans ASPERGER qui a décrit cette spécificité que je respecte profondément.

[@papillon3785]

On va l'utiliser encore pendant bien longtemps le terme Asperger! :)

[@Christinette91]

Merci pour cette vidéo très claire. Des fois il m'est difficile de comprendre ce que recouvrent les difficultés de communication. En vous écoutant c'est sur, je suis bien autiste ! même si parfois c'est difficile à décrire quand on explique aux gens vous le faites très bien.

[@nalita33]

Il y a malheureusement, dans cette vidéo, une vision très neurotypique de plusieurs enjeux liés à l'autisme, notamment le mythe du manque d'empathie. Vers 1:02:18, l'intervenant décrit le "manque d'empathie" de la personne autiste comme le fait "de peu s'intéresser à ce que l'autre ressent ou de peu ressentir ce que l'autre ressent", perpétuant le mythe que les personnes autistes sont indifférents à la souffrance des autres et sont incapables de comprendre la souffrance de l'autre. Ce n'est pas parce que nous ne sommes pas outillé.e.s pour détecter et interpréter les subtilités émotionnelles de l'autre et les sous-entendus que nous sommes indifférents à leurs émotions et à leurs souffrances. D'ailleurs, l'empathie dont il est question n'est pas, au sens propre, la capacité à se mettre à la place de l'autre ou le fait de pouvoir ressentir les émotions des autres. C'est la capacité à comprendre les mécanismes qui mènent à l'élaboration des émotions de l'autre. Bref, une question de décodage et d’interprétation. J'aime bien prendre l'exemple d'une communication en langue étrangère pour démystifier ce mythe tenace (et selon moi, très blessant et stigmatisant à l'endroit des personnes autistes). Si quelqu'un communique avec moi par messagerie instantanée (donc, par écrit) en utilisant une langue que je ne connais pas, comme le pendjab, je ne décoderai jamais dans son message qu'iel est en détresse émotionnelle et qu'iel souhaite du soutien de ma part. Cela ne fait pas pour autant de moi une personne indifférente à ses émotions. L'autre aspect qui intervient souvent dans une mauvaise compréhension de la notion d'empathie, c'est la réaction de la personne autiste une fois qu'iel a "décodé" les émotions et les non dits de l'autre. Si je décode que l'autre est triste, et que je suis profondément désolé.e de ce que vis l'autre, cela ne me rend pas nécessairement outillé.e pour poser les bons gestes et les bons mots de réconfort attendus par les personnes neurotypiques, et plus spécifiquement, pour cette personne dans un contexte donné. La personne souhaite-t-elle avoir un moment de recul pour décanter cela en solitaire? Souhaite-t-elle que je reste près d'elle, que je lui fasse un câlin? Est-elle trop dans la vivacité de son émotion pour être réceptive à un câlin? Etc, etc. Même si à certains degrés, des personnes neurotypiques peuvent aussi se poser ce genre de questions, elles ont généralement des indices supplémentaires pour anticiper les bons gestes à poser, du fait de leur capacité à lire entre les lignes. Enfin, il y a certaines personnes autistes qui ne s'intéressent pas au vécu des autres, tout comme c'est aussi le cas pour certaines personnes neurotypiques. De grâce, n'en faites pas un trait TSA par généralisation abusive et mauvaise compréhension de nos structures psychoneurologiques. C'est comme si vous aviez remarqué que certaines personnes autistes avaient les cheveux bruns et que vous aviez décidé d'en faire un trait TSA. Il serait plus que temps que les milieux de la santé, dont les CIUSSS de Montréal et de partout ailleurs au Québec, fassent appel à des intervenants qui ne perpétuent pas des mythes et des incompréhensions à propos du spectre de l'autisme.

[@Didier-Claes]

le problème c'est que les neuro typiques mentent tellement que c'est perturbant ... ils disent un truc mais sur le visage il y a un problème ... ça colle pas ...

[@prassav3394]

Merci beaucoup pour cette conférence maintenant, je comprend comment je fonctionne. Merci Baudouin !

[@0077111924]

une conférence très intéressante et très claire, merci beaucoup !

[@romainccz2247]

Aspies / NT... Ce sont deux mondes différents... Moi j'aime avoir mes routines, être seul et focalisé sur ce qui me passionne mais les gens qui m'entourent ne le comprennent pas, même quand j'en parle, et me mettent encore plus mal à l'aise vu que j'ai de nouveau l'impression d'être une personne "normale" qui aurait vrillé (peut-être à cause d'un câble dans le cerveau qui aurait sauté lol)... J'ai aussi remarqué qu'en général il me fallait au moins une heure pour commencer à vraiment dialoguer, que je sois avec des proches ou sur un lieu de travail, et là un "autre moi" plus sociable prend place tout en continuant à analyser les réactions de mes interlocuteurs! Parfois je formule même mes phrases à l'avance dans ma tête avant de les dire...

[@ciusssestmtl]

Bonjour Romain, Si vous avez des questions d’ordre psychosocial, sachez que vous pouvez composer le 811 pour joindre gratuitement un professionnel en intervention psychosociale. Bonne journée!

[@chercheurdeverite593]

Papillon j'ai une question. Est-ce que tu aime les animaux. Je veux dire vraiment les aimé. Du genre, à te sentir coupable de manger de la viande, à préférer les personnages animalier dans les dessins animé aux lieu des humains, à avoir autant de peine à voir un animal mourir qu'une personne dans le film. Moi les personnes que j'aime le plus, ce sont les héros anticonformiste et rebelle qui sont du genre je m,en foutisme des convention et les femme sexy.

[@Luvdaphat]

Mais pourquoi a-t-il parlé de Mozart je vais encore l'entendre pendant une semaine !!

[@embo9238]

Oh toi aussi ça fait ça!!! C'est le mot de la semaine! C'est une idée, un concept qui se répercute d'une tête à l'autre! À chaque fois c'est la même histoire!

[@lucasfrancette1782]

Encore créer des catégories. Je suis très gênée par cette vidéo. Qu'attendent ces personnes? Qu'on les traite différemment ? Certaines demandent des conditions particulières de travail ,des considérations particulières ,est ce justifié ?.Toute personne a ses difficultes et les choses sont plus subtiles .On peut avoir certaines caractéristiques et pas d'autres .Chaque personne est unique et complexe

[@persopro3287]

Là où tu te trompes c'est qu'il ne faut pas remettre en question de si il est justifié d'accorder une adaptation à un asperger comparé à un neurotypique qui présente aussi des difficultés. Non. Les autistes Asperger sont des handicapés même si parfois ils ne se définissent pas comme tel car cette étiquette est dure et que cette particularité offre aussi parfois des talents dans certains domaines ce qui fait que parfois ils se sentent pas légitimes car s'estiment chanceux mais ils sont handicapés ( par rapport a la société neurotypée ) réellement, et finiront par l'accepter et le comprendre un jour. On ne doit pas réfléchir de si ils sont légitimes par rapport à d'autres mais de savoir s'ils sont légitimes tout court, et la réponse est certaine : oui pour la très grande majorité voir la totalité. MAIS, si un neurotypiques présente aussi des caractéristiques invalidantes, il mérite tout autant une adaptation et devrait pouvoir l'avoir!! Dans un monde idéal les neurotypiques présentants des pathologies AINSI que les Asperger devraient être mis en etude psychologique poussée afin de déterminer, en accord avec le professionnel, si une adaptation du milieu professionnel ou relationnel est nécessaire.