Ecole publique vs école privée : les vrais problèmes [Olivier Passet]

Les récentes déclarations de la ministre de l'éducation évoquant le non-remplacement des heures dans le secteur public ont relancé une polémique que l'on croyait assoupie. L'idée que l'école publique serait le parent pauvre du système scolaire, que la France abriterait hypocritement un système à deux vitesses a resurgi au premier plan. Que sait-on du manque de moyens de l'école publique et de l'écart entre public et privé ? [...]
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[@Emi_07]

Si on ne nous aime plus du tout, pourquoi pas fermer l'école, à quoi bon de les ouvrir alors si nous ne représentons pas une valeur à votre égard ?

[@lepef32]

Video très intéressante cependant il manque un aspect fondamental à votre conclusion, oui nos profs sont plutôt mal payés dans des classes surchargées et en manque de moyen... MAIS les dépenses d'éducation sur PIB de la France sont dans la moyenne de l'OCDE, il y a donc pas un manque de moyen en vue globale. Il y a du gras ou des fuites dans le mammouth qui se situe entre les profs et leur ministres... Il n'y aura pas d'amélioration tant que les profs ne s'attaqueront pas à leur hiérarchie plutôt que de faire du Ouin Ouin on veut des moyens

[@fbourdeaux7229]

Vous mettez le doigt sur LE problème. Le taux de personnel administratif, d'encadrement, de surveillance, d'évaluation, de contrôle...Bref, tous ces gens qui sont mieux payés que les profs et qui passent leur temps à les em..der, pèsent, je crois, 40% plus lourd dans notre éducation nationale que chez les allemands. Toujours le même problème que l'on identifie dans toutes nos administrations, on en crève. Enfin, vous avez raison dans votre dernière phrase, les profs ont malheureusement un profil type : bon élève bien obéissant, soumis, titulaire d'un diplôme qui ne lui permet pas de postuler à un autre métier, incapable de dire "merde" à un supérieur qui lui demande de perdre son temps à une tâche inutile ou absurde, et terrorisé à l'idée de déplaire à ce monstre gélatineux qui lui fait passer des directives sans jamais montrer son visage.

[@maryvonnedenis6304]

Les choses devraient s'améliorer avec la baisse du taux de natalité en France. Jusqu'à présent le ratio "jeunes/PIB" était plus élevé en France. Il y a aussi le nombre d'établissements (penser au Massif Central ou à la diagonale du vide où le taux d'encadrement est mécaniquement plus fort). Pour le reste vous avez raison.

[@Urdnotwrex22]

Pauvre chose. Le jour où vous aurez le dixième du courage d'un professeur, vous vous considérerez comme un homme accompli. En attendant, le courage n'existe que sur les réseaux sociaux, anonymement.

[@RoiOfTheSuisse]

@@maryvonnedenis6304Malheureusement, rien ne garantit que le PIB sera réparti automatiquement sur les jeunes. Au Japon, population très vieillissante, les jeunes sont très peu nombreux, et pourtant ils sont complètement ignorés par le monde politique, parce qu'ils ne constituent pas un électorat. Les politiques se tournent uniquement vers les personnes âgées par clientélisme, sacrifiant ainsi l'avenir du pays.

[@julienbounce8169]

cachez moi cette génétique que je ne peux voir

[@Emi_07]

Si le but final des écoles c'est de nous envoyer ailleurs, pourquoi pas envisager de nous expulser tous, c'est plus sincère dans ce cas alors ? Blabla sur l'argent, sur ce qu'on est et demander A, B, C, D chez les jeunes, est-ce qu'on est digne d'être un adulte mature de l'école ?

[@Emi_07]

Et donc si on est pauvre, est-ce que les profs aiment encore la France et nous aiment encore ?

[@maryvonnedenis6304]

Il faut je pense mettre en place le chèque éducation (ou chèque scolaire) qui attribuerait à l'établissement dans lequel est scolarisé l'élève l'ensemble des moyens nécessaires (salaire du prof, bâtiment, personnel non enseignant, cantine...). En échange de quoi l'établissement s'engagerait à suivre le programme de l'EN et à accueillir tout type d'élève. Ceci aurait la conséquence suivante : - taux de mixité sociale identique dans les deux écoles - achèvement de la décentralisation côté public avec une autonomie pédagogique totale au niveau local et un dégonflement très important de l'effectif non enseignant du ministère (ceux qui ne sont pas présents dans l'établissement). Pour dimensionner le chèque éducation il faut comprendre pourquoi la dépense d'éducation rapportée au PIB est du niveau de l'Allemagne en France (supérieure au lycée et inférieure au primaire) alors que la part consacrée aux enseignants par élève est plus faible. Il y a évidemment la démographie mais qui va baisser en France et la bureaucratie qu'il faut dégonfler mais il faut par exemple regarder le coût lié à l'éparsité (bâtiments ou taux d'encadrement nécessairement plus fort) et aller voir alors comment font les pays nordiques.

[@Urdnotwrex22]

Trop facile. Les parents veulent jouer à l'élite, ils paient.

[@mariearchambeau]

Les pays nordiques ont une culture et une mentalité différentes des nôtres qui ne permettent pas de transposer leur modèle chez nous. Vous débarrasser des élèves invivables en les mettant dans les écoles privées ne sera pas possible à moins que la dégradation générale du système éducatif français ait votre préférence.

[@maryvonnedenis6304]

@@mariearchambeau Relisez ce que j'ai écrit : "En échange de quoi l'établissement s'engagerait à suivre le programme de l'EN et à accueillir tout type d'élève" Il s'agit de tout établissement s'engageant à respecter le programme de l'EN. Si l'élève est vraiment invivable, il faudra de toute façon le scolariser dans un internat spécialisé.

[@fbourdeaux7229]

Les idéologues qui tiennent ce ministère ont toujours refusé obstinément de concevoir qu'un gosse de 3 ans vivant dans un foyer arabophone NE PEUT PAS espérer une bonne scolarité si, dès la primaire on ne lui aménage pas un apprentissage intensif du français avec les gamins qui sont dans le même cas que lui. Ce qui devrait être un dispositif de bon sens a toujours été rejeté comme discriminatoire...Après 50 ans à ce régime, on peut voir le résultat : il est déshonorant pour toute cette intelligentsia. Alors, oui, la mixité sociale se détériore, parce que face à la sottise d'une coterie au pouvoir, la population secrète toujours des anticorps.

[@maryvonnedenis6304]

La mesure simple à prendre au collège serait de les dispenser de LVB (l'anglais restant obligatoire) et d'attribuer ces 2h30 au soutien en français. Notons qu'il n'existe aucune formation scientifique du supérieur qui impose une deuxième langue.

[@amalbanani3668]

Pourquoi vous parlez que des arabes, il y a d'autres nationalités 😂

[@Urdnotwrex22]

Il y a toujours un raciste dans ce genre de sujet.

[@fbourdeaux7229]

@@Urdnotwrex22 ?? Merci pour cette pensée profonde et qui fait mouche...Autre chose ?

[@JohnCavendish-ql4jc]

Il faudrait alléger certains programmes et utiliser les ressources audio et vidéo de l'ere internet pour délivrer un savoir de base. Pourquoi ne pas insérer le programme Histoire dans cinq DVD de deux heures chacun ? Qui se souvient vraiment des circonstances de la chute de l'Empire Byzantin a la sortie du lycée ? Le gavage actuel donne des heures de travail aux profs, mais donne-t-il vraiment des connaissances a nos élèves ? L'irrespect croissant des élèves tient aussi son origine dans l'impression d'inutilité et de perte de temps qu'ils ressentent en cours.

[@filo-W-W]

Sur la litanie de la mixité sociale, je ne suis plus si convaincu après avoir regardé de près le département du Morbihan. Le privé y est majoritaire et les indices de position sociale marquant la mixité sont comparables pour les collèges privés et publics. Dans les villes c'est différents mais en partie lié à des collèges installés aux pieds des immeubles. Il y a bien assignation à résidence mais la gauche est la première à vouloir conserver cette assignation à résidence (au nom de la proximité : bonne blague car on parle de 5 mn de bus d'écart). Il demeure que le privé a de meilleurs résultats. Donc à moyens plus faibles et profs en théorie moins gradés, le privé fait mieux. Il y a bien un problème dans le public et il est dans le logiciel de base, sans doute même dans le système d'exploitation.

[@Urdnotwrex22]

Lol, il fait tellement bien qu'il doit sélectionner à l'entrée et virer avant les examens pour avoir des stats correctes, sans parler de son incapacité à se financer seul, de l'obscurantisme, de l'homophobie et de la misogynie qui sont enseignées au quotidien, comme on l'a vu avec votre cher Stan.

[@pgnantes]

"Dans les villes, c'est différents..." ben oui! Problème 80% de la population française vit en ville. Donc le fait que le petit collège privé rural à côté de chez vous n'ait pas un IPS plus élevé que le petit collège rural public situé un peu plus loin n'a aucun intérêt d'un point de vu statistique. A l'échelle national, le privé concentre les milieux favorisés c'est un fait et surtout cela empire. Et ça, c'est fondamental.

[@filo-W-W]

@@pgnantes Selon la classification INSEE, les communes urbaines c'est 67,2% de la population et le rural 32,8%. Les communes urbaines de densité intermédiaires c'est même 29,3%. Donc dire que 80% habite en ville c'est un peu rapide. Mon discours est de dire qu'en Bretagne où l'offre privée est importante, la mixité est réelle. Je viens de regarder à Brest où le public est déserté. Quand on regarde les chiffre c'est plus un problème de nullité du public que d'excellence du privé : quand la valeur ajoutée (définition Educ nationale) baisse, les entrées en seconde diminuent. Le lien est nul pour le privé. J'en déduis que ce n'est pas le privé qui attire mais le public qui est fuit. Après on peut démolir le privé pour se faire plaisir mais cela n'apportera rien d'autre que des gamins encore moins en capacité de lire et de compter sans même parler de leurs connaissances en histoire où Olympe de Gouges est plus importante que Napoléon ou Robespierre ou Lazare Carnot sans parler de Rosa Parks qu'on vend comme modèle aux descendants des gens qui ont précisément vendu des esclaves aux américains - bonjour l'enfermement identitaire. Ce que je dis finalement, c'est qu'en Bretagne la concurrence avec le privé joue et tire vers le haut, les profs restent dans leurs lycées publics ce qui assure une continuité pédagogique. Dans les autres régions hors grand-Ouest on limite les places dans le privé ce qui les rend plus chères et inaccessibles aux plus faibles. On peut dire que c'est une politique de gauche et de justice mais je ne le pense pas.

[@ludos7329]

@@filo-W-W Les inégalités sociales entre Privé et Public existent aussi largement en Bretagne : à Quimper, sur les 5 collèges à l’IPS le plus élevé, 4 sont privés 5 sur 6 à Brest Ce qui est bien avec les chiffres, c’est qu’on ne peut pas les faire mentir très facilement. (Inégalités un peu moins fortes en villages, il est vrai. Mais toutes les études prouvent que la fameuse légende bretonne du “ On a les mêmes gamins” ne tient pas la route

[@filo-W-W]

@@ludos7329 je connais très bien Quimper. Comme je l'ai écrit, dans les villes c'est différent. Qui va mettre son gamin à penhars s'il n'est pas turc - le problème est que le collège au pied des tours a un recrutement local. On ne peut donc reprocher au privé la politique d'aménagement et d'assignation à résidence menée par le public. Dans le quartier St Laurent (la Tourelle) les gamins sortent à n'importe quel moment. De fait les collèges publics quimpérois sont à moitié vides et il y en un de trop. A Châteaulin c'est différent car la concurrence est forte. A Brest il y a le même problème qu'à Quimper. Moi je parlais du Morbihan avec une politique plus intelligente : le collège pourri de Lorient a été fermé avec un autre plus central pour en faire un neuf moderne et plus attirant. La même chose a été faite à Vannes avec pas mal de succès. Je pense que si le département avait eu la même politique pour penhars il y aurait eu plus de mixité. Pour la Tourelle on est dans un problème de gestion de l'établissement à mon sens d'autant que le privé est à côté. Mes gamins étaient à l'école Zola mais je ne les aurais pas mis à la Tourelle (pas con ...).