La prise de conscience climatique arrive à l'académie des sciences. Financée par Bouygues, avec un dirigeant de St Gobain, bien sûr c'est assez techno-solutionniste et embué. Dormez tranquilles, les entreprises font ce qu'il faut ! On veut vraiment les croire, contrairement à l'industrie du tabac, celle des intrants toxiques agricoles, ou celles qui jadis vendirent du plomb pour les tuyaux d'eau, de l'arsenic pour le vert des tapisseries, nos entreprises ne vont pas tout faire pour pouvoir continuer à polluer. Je ne dirais pas qu'elles ne font rien, mais juste qu'elles cherchent à éviter l'iceberg pour elles, chacune tentant de dire "nous sommes irréprochables, regardez ailleurs !". Pour l'Europe, la hausse de température va frapper un peu tout mais en même temps (ces termes chers au Président Macron) elle sera frappée par la baisse des importations d'hydrocarbures. Nous n'en douterons plus d'ici au grand maximum dix ans. Beaucoup de pays ont déjà cessé d'exporter du pétrole et gaz, et quand vos réserves baissent c'est un réflexe bien naturel. La production de gaz de schiste est incertaine également, l'hydrogène blanc n'est pas facilement exploitable... Les renouvelables peuvent viser 10% de l'energie en 2050 à condition que les tensions minières ne l'arrêtent pas. Des centrales nucléaires, on n'en a presque pas en projet... Elle viendra d'où toute cette électricité ? La première victime sera dans notre assiette, enfin nous. On voit que dès que le prix du pétrole monte, il y a des émeutes de la faim à l'étranger, mais aussi les gilets jaunes en France. C'est d'ailleurs pour ça que le gouvernement se réarme massivement et achète des centaines de chars à la gendarmerie. Ils se préparent à massacrer des populations révoltées qui défieront l'autorité. Et comme toujours au final c'est un massacre (la révolution française, la Commune, la guerre 1940 qu'on a laissé venir en pensant éradiquer le péril communiste). Comme toujours... enfin pas vraiment, car ces horreurs ont pris place dans un contexte inédit de progrès industriel. Cela fait plus de 250 ans qu'il a commencé, et même depuis l'invention de l'imprimerie. Dans un contexte de baisse énergétique, il n'y aura même pas de lendemains heureux aux massacres. Nous avons a minima 50 ans de récession et de famines devant nous, avec des temps calmes et des accélérations évidemment. Mais dormez bien braves gens, l'industrie de l'armement sera zéro carbone ! En tout cas nous émettrons moins de CO2 en 2100, contraints et forcés, et nettement moins nombreux. Un scénario catastrophe que rien de scientifique ne permet d'écarter et que bien des éléments corroborent (écouter Jancovici). Alors des solutions il y en aurait. Beaucoup de recherche et en particulier pour une agriculture sans pétrole (ou presque), et bien sûr la volonté est actuellement orientée contre ces travaux et pour le maintien d'une agriculture industrielle totalement hydrocarbonée. Cette agriculture pourrait, ou aurait pu sans les problèmes de réchauffement climatique, nourrir une population raisonnable. Elle existe, elle s'appelle permaculture, agroforesterie, sols vivants, et elle est high tech ! Elle est au top de la biologie, la chimie, la génétique... Ce n'est pas du tout le moyen-âge ! Mais elle produirait moins qu'aujourd'hui et on ne pourrait plus exporter (Macron, il faut exporter). Tient ! Nous on doit continuer une agriculture qui va s'épuiser pour exporter ? Et on va se retrouver avec des terres polluées et mortes précisément le jour où l'on manquera de pétrole... C'est comme les exportateurs de pétrole, mais en emportant du blé trop intoxiqué pour nous. Mais les exportateurs de pétrole vont garder leur précieuse ressource quand nous aurons, nous, anéanti totalement notre ressource agricole. A quand un président qui annonce l'agriculture durable et resiliente comme priorité, quitte à ne plus exporter ? Un effort certes, mais pour survivre à long terme, dans les 30 ans. C'est ce que font les pays moyennement riches en pétrole (la Colombie, le Mexique, l'Égypte, l'Indonésie...).