Hervé CASTANET : Pourquoi une *PRESENTATION DE MALADES* dans une Section clinique ? MARSEILLE 2024.

2024 MARSEILLE - Hervé CASTANET : Pourquoi une présentation de malades dans une Section clinique ?
Renseignements sur la Section clinique (enseignements en présentiel à Marseille) :
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Hervé Castanet, professeur des universités, est le coordinateur de la Section clinique d'Aix-Marseille qui assure des enseignements cliniques post-universitaires depuis 30 ans.
J. Lacan, jusqu’à la fin de sa vie, a assuré ses présentations de malades dans des services hospitaliers de psychiatrie. Du reste, le principe de la présentation clinique des malades a ses lettres de noblesse dans la psychiatrie notamment universitaire. Elle a une orientation d’enseignement et de formation.
Pourquoi des psychanalystes, orientés par Lacan, continuent-ils à la pratiquer au sein de la Section clinique ? Veulent-ils mimer le savoir du maître aujourd’hui disparu ? N’est-ce pas humiliant pour le malade hospitalisé ? Pourquoi accepter la présence de plusieurs dizaines de présents ? Cette assistance n’est-elle pas en position de voyeur ?
La présentation, à rebours de ces critiques, actualise deux enjeux :
en quoi la rencontre, unique, avec un psychanalyste, peut avoir, pour le malade hospitalisé qui a donné son accord, une valeur de rencontre ? C’est un pari sur l’effet du discours analytique en ceci que décentré par rapport aux logiques cliniques de la psychiatrie ou de la psychologie, ce dernier affirme un sujet de l’inconscient. La psychose loin d’y objecter le révèle dans sa spécificité : qu’est un sujet psychotique ? Le un par un y est de règle.
en quoi l’enseignement de Freud et de Lacan permet-il de s’orienter dans une parole qui, de ne pas être ordonnée par le Nom-du-Père et la métaphore phallique, oblige le sujet à des modalités pour faire avec ? Le repérage structural de la psychose y trouve sa nécessité. La fin de l’enseignement de Lacan pose une autre question bien nouvelle : si l’Œdipe lui-même n’est qu’une fiction délirante que devient la référence au sujet dit aliéné et en quoi la névrose s’en trouve-t-elle autrement définie ? La psychose n’y est plus pensée en termes déficitaires.
La présentation clinique de malades, conduite avec doigté et respect, interpelle le psychanalyste au point le plus vif de sa clinique et de la mise à l’épreuve des concepts. Elle vérifie la rupture qu’introduit cliniquement la référence à la psychanalyse. Psychiatrie et psychologie feraient bien d’en prendre de la graine !