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La loi et le bon sens sont deux choses qui sont très différentes, voire contradictoires. Pourtant, la loi t'interdit de tuer, de voler et de violer, mais le bon sens aussi.
La loi oblige les gens à marcher sur le trottoir plutôt que sur la route, mais le bon sens aussi !
Et pourtant… l'autre nuit j'avais une grosse insomnie, et vers 3h du matin je suis allé me balader un peu dans mon quartier. Mais les trottoirs étaient gelés, toute la journée il y avait une sorte de neige fondue dans laquelle les gens marchaient, ça s'est figé, et les trottoirs, c'est plus des trottoirs, c'est ninja Warrior !
Du coup, je préfère marcher sur la route qui, elle, était bien sèche, du côté gauche pour voir le danger arriver en face.
Quelques minutes plus tard, je vois les phares d'une voiture qui s'approche, et je me mets donc sur le côté à l'abri, entre deux voitures garées, le temps de le laisser passer.
Mais il s'arrête à mon niveau, il baisse la vitre, c'était les flics.
"Bonsoir monsieur, alors vous vous marchez sur la route ?"
Je leur réponds que oui, parce que des trottoirs aussi impraticables, c'est super casse-gueule.
Il me répond que marcher sur la rue c'est encore plus dangereux.
"Mais dangereux pourquoi ? Il n'y a personne à part vous et moi, et on est dans un quartier résidentiel limité à 30 km heure"
Ils me disent « oui mais vous n'êtes pas à l'abri d'un conducteur bourré »
Alors je leur dis « oui, alors évidemment, si un chauffard malvoyant m'arrive dans le dos, en roulant à gauche, tout feu éteint, dans une voiture électrique dont je n'entends pas le moteur, et qui arrive à rouler à 100 km heure malgré les ralentisseurs, alors oui, effectivement, je vais probablement décéder ».
Là, il y a un petit silence, je sens bien qu'ils sont interloqués, à mon avis ils sont victimes d'une sorte de dissonance cognitive, mais comme ils ont vaguement l'impression que je leur donne raison, ils me disent : "oui, vous voyez, c'est dangereux, monter sur le trottoir s'il vous plaît ».
Donc j'obtempère, et je monte sur le trottoir avec l'infini précaution, en m'appuyant sur les voitures garées.
J'attends qu'il s'en aille, puis je reviens sur la route parce que je préfère quand même finir ma nuit au poste qu'à l'hôpital.
Dans le cas présent, j'étais donc face à deux fonctionnaires de police qui ont fait ce pourquoi ils étaient payés : ils ont voulu absolument me faire respecter la loi plutôt que le bon sens, me mettant ainsi en danger.