2021 - Etienne Klein - 6. Sur l’origine de l’Univers, il vaut mieux la fermer (conférence)

Dans le cadre des conférences organisées par Télécom Physique Strasbourg (auparavant l’Ecole Nationale Supérieure de Physique), Etienne Klein est intervenu en octobre 2021 sur le thème : « Comment faire science au XXIème siècle ». Il termine sa conférence par : « Sur l’origine de l’Univers, il vaut mieux la fermer » (cf. dernière phrase à 01:44:09).
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[@anieldelouvain153]

Quelques lignes d'un texte visionnaire, écrit il y a plus d'un siècle : "Quant à l’idée d’un commencement, - j’entends d’un commencement absolu, - elle est nécessairement un mythe. Tout commencement est coïncidence : il nous faudrait concevoir ici je ne sais quel contact entre le tout et le rien. En essayant d’y penser, on trouve que tout commencement est conséquence, - tout commencement achève quelque chose." (…) "Nous pensons obscurément que le Tout est quelque chose, et imaginant quelque chose, nous l’appelons le Tout. Nous croyons que ce Tout a commencé comme chaque chose commence, et que ce commencement de l’ensemble, qui dut être bien plus étrange et plus solennel que celui des parties, doit encore être infiniment plus important à connaître. Nous constituons une idole de la totalité, et une idole de son origine, et nous ne pouvons nous empêcher de conclure à la réalité d’un certain corps de la nature, dont l’unité réponde à la nôtre même, de laquelle nous nous sentons assurés. Telle est la forme primitive, et comme enfantine, de notre idée de l’univers."

Bonjour Aniel et merci beaucoup pour ce texte magnifique, intéressant et très profond, que je partage sans réserve, et qui semble se situer à la frontière entre la pensée traditionnelle bouddhiste et les découvertes récentes tant dans le domaine des particules élémentaires que dans celui de l'astrophysique. Sauriez-vous nous indiquer qui en est l'auteur svp ? Merci et bonne fin de journée 🙂

[@anieldelouvain153]

@ Oui, c'est un texte aussi beau que profond. Paul Valéry, "Au sujet d'Eurêka" ("Eurêka" est le poème d'Edgar Poe, traduit par Baudelaire. Ce texte a été une révélation pour Valéry, qui a rencontré assez souvent Einstein dans les années 1920). On le trouve dans le Tome 1 des "Œuvres" de Valéry dans la Pléiade, pages 854-867. Le texte a été écrit et publié en 1921.

Parfait, merci pour la réponse rapide, complète et précise. Je ne pensais pas retrouver ce genre de positionnement chez ces auteurs. De mon coté, il m'aura fallu 25 ans de méditation (et de recherches scientifiques) pour aboutir à ces conclusions 👍

[@anieldelouvain153]

@ Paul Valéry est injustement négligé de nos jours (à mon humble avis). Son texte, comme celui de Poe, se trouvent facilement sur Internet.

[@creamusic1]

"L’homme est enfermé dans une citadelle de croyance, et rien n’échappe à cette règle. Ses limites, le définissent comme une espèce aux capacités de conceptualiser l’infini sans jamais l’atteindre, ni réellement en avoir connaissance. Cette implication le cadre dans une perception de l’infini et du temps, qui serait semblable aux conditionnements d'une trajectoire, prisonnière d’une courbe de Moebius dans le noir, à contrario d’une rivière sans but en pleine lumière. Reste le combat entre la raison et la nature qui l’oblige."

Magnifique 👌

[@gaelrichard5066]

C’est magnifique ce que t’as dit, je suis totalement d’accord. On peut imaginer n’importe quel nombre extrêmement grand à la puissance de lui-même ce sera toujours un nombre ridiculement petit par rapport à l’infini, C’est de l’entretien pour avancer vers l’infini, chacun son rythme.