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Le problème de la présence de personnes indésirables sur les voies est très ancien, car il s’est déjà posé pour les grandes routes. Les premières voies ferrées établies sur de longues distances et parcourues par des trains à vapeur sont considérées comme de véritables lieux de promenade publics. Comme pour les LGV d’aujourd’hui, le souci d’enclore les lignes de chemin de fer s’impose devant l’abondance des promeneurs de toutes sortes au bord des voies, croisant des voitures à chevaux roulant avec deux roues entre les rails et deux roues à l’extérieur. La loi du 15 juillet 1845 sur la police des chemins de fer impose aux compagnies des clôtures pour toutes les lignes, des deux côtés et sur toute leur longueur. Il faudra au moins une décennie pour que les lignes soient ainsi intégralement rendues à la seule circulation des trains. La signalisation mécanique, qui a commencé son évolution vers une unification pour tous les réseaux en 1885, se trouve désormais au cœur du problème de la sécurité de l’exploitation, et, seul maillon faible dans la chaîne mécanique de la sécurité, l’homme, et plus spécialement l’aiguilleur et le lampiste qui éclaire les signaux la nuit ne peut prouver son utilité qu’en obéissant d’une manière aussi immédiate que passive aux signaux : il est, désormais, une pièce, rien qu’une pièce, d’un lourd mécanisme qui est sûr parce que presque totalement matériel et le moins humain possible. Seuls quelques appareils de sécurité comme les enclenchements et serrures des cabines d’aiguillage peuvent l’aider et le protéger des conséquences de la lourde responsabilité qui l’écrasera au cas où…. Mais, avec le bloc automatique par circuits de voie, l’électricité est enfin reconnue, tandis que l’automatisation des postes d’aiguillage avec des systèmes pouvant, par leur force motrice, remplacer la force musculaire de l’aiguilleur, sera le dernier grand progrès, généralisé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, le personnel est environ deux fois moins nombreux que celui des anciennes compagnies réunies, mais la productivité a plus que doublé et les trains sont plus lourds et beaucoup plus rapides. D’après le Rapport annuel sur la sécurité des circulations ferroviaires pour 2013 : sur les 85 personnes qui ont, hélas, trouvé la mort sur le réseau ferré français, les personnes « non autorisées » à s’y trouver sont au nombre de 45, les usagers (inconscients) des passages à niveau sont 29, il y a quatre voyageurs et surtout trois membres du personnel SNCF. La sécurité du personnel du réseau ferré, donc, a progressé d’environ 100 fois depuis les années d’entre les deux guerres, et pour ce qui est des anciens réseaux du XIXe siècle, seule une recherche longue et difficile permettrait de retrouver des chiffres dont on préférait, à l’époque, les garder secrets. Ils ne devaient pas être montrables, et de nos jours on peut dire que le chemin de fer est techniquement quelque chose de très sécurisé.
Photo: Tamponnement de la 67322 en gare de Vierzon 1968
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