Bernard FRIOT, « Mettre la production sur ses pieds, du travail capitaliste au travail communiste »

A l’occasion de la 15ème édition des rencontres « Actualités de Marx et nouvelles pensées critiques », autour du thème "Sortir du capitalisme: nécessités, possibilités", qui se sont tenues du 30 Novembre au 3 décembre 2022 à Bordeaux, Bernard FRIOT, Sociologue et économiste, professeur émérite à l'université Paris-Nanterre, nous a fait partager une conférence en partenariat avec le réseau salariat, l’UPB, Espaces Marx, Attac33, l’UD-CGT33… intitulée : « Mettre la production sur ses pieds, continuer à passer du travail capitaliste au travail communiste ».
La folle production de valeur pour la valeur qui caractérise le travail capitaliste opère une inversion qui invisibilise les travailleurs tout en les séparant, pour le pire écologique et anthropologique, des fins et des moyens de leur travail. L’inversion capitaliste pose comme préalable à la production la nécessité d’une « avance en capital » (création monétaire, prêt, achat d’actions). Cette avance en capital finance un « investissement » qui rend possible une production. Sa validation sur un « marché » va permettre de rembourser l’avance en capital et, in fine, de payer les travailleurs. Les trois acteurs capitalistes (prêteurs, investisseurs et opérateurs de marchés) ont le monopole de la production tandis que les travailleurs sont un coût. Or les travailleurs ont déjà apporté la preuve de la fécondité d’une production mise sur ses pieds, sans prêteurs, sans investisseurs et sans opérateurs de marché. Une production dont le seul préalable est l’avance en salaires. On le montrera à propos de la mise en sécurité sociale de la production de soins dans les années 1960. Et on montrera comment cette production communiste des soins peut être généralisée par une mise en sécurité sociale de toutes les productions fondée sur la seule avance nécessaire, celle du salaire comme droit politique au cœur d’un travail communiste.
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[@procureurkhyssa5730]

merci pour le partage et le "travail" ! salut, joie et Révolution

[@SleepyLazyPanda]

Merci beaucoup de publier cette vidéo

[@pascalmahe5051]

J'adore Bernard même si je ne comprends pas tout, mais petit à petit je comprend mieux son message. 😥😀😁🙂. La religion capitaliste comprend ! 👍

[@vvlaunay]

Pour bien comprendre Bernard, il faut avoir lu Marx, puis comprendre la démarche de Bernard (qui a gagné en clarté suite à ses entretiens avec Lordon). Un de points principaux de Bernard est d’expliquer que « le mouvement réel qui abolit l’état des choses (capitalistes) », c’est-à-dire le communisme, est déjà la, il se forme sur la base du mode de production capitaliste, désormais entré dans sa phase sénile. C’est le capitalisme pourrissant qui donnera place au communisme sous l’impulsion des travailleurs et de la lutte qu’ils mènent contre les capitalistes. Le statut des fonctionnaires est un acquis communiste ou socialiste, il s’agit d’un changement de forme du salariat (de la forme capitaliste avec un salaire rattaché à des fonctions ou un poste de travail à un salaire communiste rattaché à la personne, à la qualification de la personne indépendamment de son activité concrète).

[@vvlaunay]

@andre 08140 j’avais fait une longue réponse mais elle a été perdue. J’irai donc droit au but: avec Friot il faut penser le communisme comme une nouvelle forme des rapports marchands sur lesquels se fonde le capitalisme. J’irais même peut-être plus loin que Friot en parlant de production de marchandises communistes. Le communisme doit être pensé comme le contraire du capitalisme, si le capital impose la subsomption de la valeur d’usage par la valeur d’échange, la marchandise communiste est par renversement dialectique la subsomption de la valeur d’échange par la valeur d’usage, la valeur d’échange ne devenant que le support de l’échange. Ainsi, le communisme est bien concret il est la sous la coque du capitalisme prêt à être libéré. Ce communisme qui ne renie pas la marchandise, ni le marché en soi est le communisme réel qui est l’aboutissement des contradictions du capital. Le communisme avec la destruction et non l’abolition (dépassement) de l’argent de la marchandise etc. relève comme de l’idéalisme, de la croyance. Toutefois, comme il a fallu un changement historique menant du servage et des corporations au « travailleur libre » , au salarié, il faut une nouvelle impulsion de la lutte des classes pour transformer le salarié capitaliste en salarié communiste ou travailleur communiste, on est pas obligé de nommer le travailleur communiste un salarié (puisqu’il ne dépendra plus d’un contrat de travail individuel, tout au plus d’un contrat social, celui qui lui permet de recevoir un revenu inconditionnel le reconnaissant comme producteur de valeur). Cette perspective du communisme s’inscrivant dans la continuité des rapports marchands est révolutionnaire.

[@vvlaunay]

@andre 08140 "mais toi et Friot vous allez sans doute expliquer ce qu'est le communisme a Marx lui-meme non ?" Marx est "notre maitre" à tous, mais bien sur on doit essayer de le critiquer et de le dépasser, on a quand même l'avantage sur lui d'avoir ses écrits et 150 ans de développement du capitalisme sous les yeux.

[@vvlaunay]

@andre 08140 J'avais encore fait une longue réponse qui n'est pas passée... bon je reprendrai demain si j'ai le courage de réécrire une 3ème fois. En gros il ne faut pas s'attarder sur les mots, la salaire à vie ou le dividende universel de Laborde permette de rompre le lien de soumission/domination qui lie le salarié au capital, en ce sens le salariat est aboli. Les producteurs communistes je le pense continueront de produire des marchandises et non pas des valeurs d'usage destinées à leur propre consommation. La valeur n'est pas mauvaise en soi, pas plus que la forme marchandise, ce n'est que dans sa forme ou sa configuration capitaliste qu'elle devient mauvaise, pareil pour le prix de production....

[@vvlaunay]

@andre 08140 Je trouve que ce concept de marchandise communiste est même assez génial mais je n'y avais pas pensé avant que Friot me fasse comprendre que le communisme s'inscrivait lui-même dans les rapports marchands, ce qui est logique puisque le capitalisme lui même, sur lequel se dresse le communisme, est issu des rapports marchands. Le communisme est la contradiction/négation du capitalisme.

[@8intothewild8]

@@vvlaunay C'est pas ca.. c'est le " mode de Gestion " la clé. (y a des banques ds les 2, du commerce ds les 2.. ce qui fait la différence c'est le mode de gestion, le communiste fait de l'auto financement via les cotisations, ce qui évite de passer par la dette, ce qui permet d'offrir un " service " à son prix réel. Alors que le privé lui vend le service + la com (pub etc) + benef pr rembourser la dette + benef pr se remplir les poches. Donc sur le marché tu deviens bcp plus rentable en rapport qualité/prix, ce qui expulse le privé et créait des monopoles publiques. ( mais si le publique devient minable et sous gestion capitaliste, le privé là peut être plus rentable et viable.. comme en ce moment. )

[@joedalton6203]

d'où le changement de "pôle emploi" en "france travail" .

[@ag6896]

Une bonne webcam de gauche, cimer chef !

[@AlainMetterie-h4h]

Quel charabia !