Conférence de Frédéric Lordon sur la valeur économique et valeur esthétique

Brillante démonstration d'une théorie unifiée de la valeur économique et valeur esthétique, mais aussi valeur morale, valeur monétaire... basée sur la philosophie de Spinoza. Ou comment toutes ces valeurs sont des pures créations sociales qui ne reposent pas sur des données objectives, stables, extérieures à l'homme. Vous pouviez en avoir l'intuition, vous en avez maintenant la démonstration ; c'est toujours mieux, n'est-ce pas? ;)
Pas d'approche des plus simples (ça jargonne sévère), néanmoins cette conférence est à mon avis une des plus intéressante de Frédéric Lordon.
Elle date apparemment du 1er novembre 2009, a confirmer je n'ai pas pu retrouver les coordonnées exactes. Suivi d'une prise de parole d'André Orléan, je ne sais pas si elle a été filmée...

[@LeDore38]

@yohann manusset L'école autrichienne est considérée comme une école hétérodoxe, bien que de tradition libérale elle s'éloigne de pas mal de préceptes néo classiques. Quand on parle des libéraux aujourd'hui on a tendance, abusivement, à se référer à Chicago alors que ça peut-être pas mal de choses en fait (même Keynes peut-être considéré comme un libéral).

[@fonkvenco2278]

LeDore38 LeDore38 Je trouve un la discussion de Lordon un peu bizarre parce qu'il me semble que l'économie "orthodoxe" néoclassique / keynésienne a aussi une théorie subjective de la valeur... La "valeur" d'un bien ou service sur le marché, c'est son prix tel que déterminé par l'offre et la demande (contrairement à la théorie classique (Adam Smith, Ricardo, Marx) qui défend que les biens ont une valeur intrinsèque conférée par la quantité de travail intégrée au bien). Après la théorie de la finance, que Lordon prend en exemple, c'est un peu à part car déjà il n'y a pas vraiment de théorie de la spéculation donc forcément c'est bancale. Mais d'après la théorie des "marchés efficients" (le prétexte de la dérèglementation des marchés, malgré que cette théorie n'ait aucune crédibilité en dehors de la secte des fanatiques de Chicago), la prix des actifs financiers reflète toujours la valeur fondamentale (qui est en fait rien d'autre que le prix), et du coup les bulles n’existent pas (je sais, c'est drôle)...

[@yohann2217]

M.Lordon a raison quand il dit que la valeur est subjective et non objective. Cependant il nous dit que tous les économistes pensent que la valeur est objective alors qu'un certains nombres de libéraux et notament l'école autrichienne le disent aussi cela. Ils parlent d'ailleurs aussi de mettre en relation avec les autres matières des sciences sociales.

[@jandudhejridndjdjeje]

tolrreowuriikyi

[@michap2414]

C'est "la conclusion logique" (et le postulat) des sciences du social...

[@trorisk]

C'est intéressant que Lordon parte de Kant, pour qui l'homme n'est mu que par ses désirs. Je ne sais pas si il s'en rend compte mais chez les libéraux ça s'appelle "L'intérêt bien compris". Il coupe aussi la pensé de Spinoza sur la liberté, qui certes elle est impossible à atteindre car nous ne connaissons pas les causes qui nous meuvent, mais dont le mythe est obligatoire pour pouvoir vivre en société. Comme disent les marxiens "d'ou il parle?". C'est un bourgeois qui défend, consciemment ou pas, ses intérêts de classe. Je trouve ça signifiant que ce soit la bourgeoisie de gauche qui se sent attiré par les idées qu'il développe car elles les concernent et les servent eux et seulement eux. Je préfère le point de vu des situationnistes pour qui "une société vraiment libre doit savoir s'auto-limiter, savoir qu'il y a des choses qu'on ne peut pas faire, voir des choses qu'il ne faut pas essayer de désirer".

[@leacoget7395]

Guy Debord a adhéré à Socialisme ou Barbarie mais Cornelius Castoriadis (l'auteur de la phrase citée) n'a jamais été situationniste.

[@leacoget7395]

Le concept d'affect de Spinoza, repris par Lordon, ne se réduit en aucun cas au désir de Kant. L'affect est une version anti-subjective des passions (joie, crainte, tristesse..) qui fait se mouvoir les corps dans un certain sens, mais dans un sens déterminé, autrement dit, absolument pas selon « l'intérêt bien compris » (notion qui implique l'existence d'un libre-arbitre). Il faut se donner la peine d'écouter et de comprendre Lordon, pour voir qu'il est absolument révolutionnaire.

[@joelmartin9583]

J'aime tout, je veux dire, j’apprécie.. Juste si tu pouvais un peux ralentir un peux le débit... pour ne pas avoir à reprendre 3 fois avant d'y être..

[@sebastienmischel5313]

Peut on définir les affects comme les intérêts individuels du peuple ?

[@CyberChrist]

Lordon, toujours à se tirer la bourre avec Franck Lepage pour savoir qui aura le son le plus pourri sur ses vidéos ^^

[@xavxavxavier]

Faux, pas pour savoir qui aura le son le plus pourri, mais le plus esthétiquement d'extrême-gauche ;)

[@cueldalie]

La vache, c'est ardu !

[@Ekleziastike]

Non je ne dirais pas cela. Je ne suis pas expert sur Spinoza, mais je vulgariserais le concept d'affect comme ce qu'un être "ressent" après avoir subis une affection (un stimulus externe). Il y a les affects tristes qui diminuent la puissance d'agir et les affects joyeux qui augmentent la puissance d'agir.

[@killingspringtv4922]

Ekleziastike Ceci est une définition basé sur certaines psychologies. Et le Spinozisme va à l'encontre de cette définition.

[@portmonde3694]

Je ne vois pas de contradiction. Un individu imbibé dans un société ressent un billet de dix euros comme valant dix euros

[@pizzapourtous]

Ce spinozisme ressemble à un coup d'épée dans l'eau, en phase avec l'imaginaire capitaliste contemporain, une dissolution des sujets dans la circulation incessante des affects impersonnels, des jeux de contraintes arbitraires auxquels il est nécessaire de s'adapter en permanence. Qui, aujourd'hui, croit encore en des valeurs objectives ?

[@spp1453]

+H. M. Pratiquement tous les politiciens (la valeur travail qu'on entend à tout bout de champ entre autre, pour ne pas parler des "valeurs de la République" dont plus personne ne sait exactement ce qu'elles définissent, mais qui sont d'une légitimité objective indiscutable), tous les religieux (valeurs morales), tous les économistes orthodoxes (donc une grosse majorité), la liste serait longue. Encore un sacré paquet de monde en somme.

[@azerty4077]

Qui y croit encore ? Au vu de la persévérance des valeurs actuelles, un affect commun supérieur à celui qui n'y croit plus.