Karl Barth

Pour compléter nos émissions d´introduction aux grands théologiens contemporains, c´est un numéro très pédagogique que vous propose La Foi prise au mot. Il vous permettra de découvrir la pensée de l´un des plus grands théologiens du 20e siècle : Karl Barth. Théologien réformé suisse, cité régulièrement par les catholiques, il fut en dialogues avec les grands théologiens catholiques allemands du 20e siècle : Karl Rahner, Hans-Urs von Balthasar et Joseph Ratzinger. C´est certainement celui qui nous a fait comprendre l´importance d´une dogmatique adaptée au contexte historique et ecclésiale, ainsi que le caractère vital d´une démarche oecuménique quand on est théologien. Il fut aussi l´auteur d´une monumentale Kirchliche Dogmatik, une dogmatique ecclésiale ou une dogmatique pour l´Église, une oeuvre majeure pour la théologie actuelle. Deux invités vont nous permettre d´entrer dans cette théologie si importante : Christophe Chalamet qui enseigne la théologie systématique à la Faculté de théologie de l´Université de Genève, et Anthony Feneuil, Maître de conférences au département de théologie de l'Université de Lorraine, Docteur en philosophie et théologie, directeur de la revue ThéoRèmes.
La Foi prise au Mot du 16/06/2019.

[@simonhattrell5321]

Un excellent survol de la théologie de Barth. Merci beaucoup!

[@OFrancobomsaber]

Je ne le connaissais pas. Merci pour cette ouverture 🙏🏼

[@gilbertdakouo9356]

Merci pour ce beau résumé. Je vais chercher ses écrits...

[@olivierjouanjan264]

Pour celles et ceux qui sont intéressés à découvrir qui fut Karl Barth, je signale l'excellente et monumentale (643 p.) biographie que lui a consacré Christiane Tietz, professeur de théologie à l'Université de Zurich, traduite en français : Karl Barth. Une vie à contre-courant, Genève, Labor et Fides, 2023. Le sous-titre allemand est plus riche à mon sens : Ein Leben im Widerspruch, litt. "une vie dans la contradiction" car il dit certes la capacité de Barth à s'opposer aux puissances terrestres : notamment au capitalisme aveugle, comme pasteur à Safenvil en Argovie ; à la dogmatique purement "dogmatique" de ses collègues ; au nazisme, en tant que professeur à l'Université de Bonn de 1930 jusqu'à son éviction en 1935 puissamment soutenue par le théologien Emanuel Hirsch, l'une des principales figure des "Chrétiens allemands", essentiellement favorables à Hitler, quand Barth avait rejoint l'"Eglise confessante" de Bonhoeffer et Niemöller. La question décisive était le serment à Hitler imposé à tous les fonctionnaires. Barth ne l'a jamais prononcé car, explique-t-il dans une lettre magnifique (p.377), ce serment impliquait de "se vouer corps et âme, de tout son être, à ce seul être (Hitler), au-dessus duquel il n'y a ni Constitution, ni droit, ni loi (...)". Le mot "contradiction" dit mieux aussi ce qu'il en est de la dynamique interne du discours théologique de Barth, ce qu'on a appelé "théologie dialectique" et qui explique ce que disent excellement les deux intervenants, à savoir une théologie "en mouvement", jamais apaisée par une certitude évidente : une dogmatique non dogmatique. Enfin, "contradiction" dit également quelque chose de la manière selon laquelle vécut l'homme privé. Me bornant bien de tout jugement moral, il faut évoquer le ménage à trois dans lequel a vécu Barth avec son épouse Nelly et sa secrétaire particulière Charlotte von Kirschbaum. Ce n'est pas une offense que de le rappeler puisque les enfants de Barth ont accepté que cette étrange relation triangulaire et douloureuse fût rendue publique. On voit combien Barth a vécu la contradiction jusque dans son intimité amoureuse. Cette biographie est absolument passionnante. Merci pour la vidéo.