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L'autofiction, l'art des narcissiques ? Des paresseux ? Des exhibitionnistes ?

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Yasmina Behagle

Yasmina Behagle

7 ай бұрын

Si vous voulez que je fasse une vidéo FAQ dans les jours/semaines qui viennent, n'hésitez pas à poster vos questions.

Пікірлер: 30
@koinsky2004
@koinsky2004 7 ай бұрын
Céline se considérait comme un chroniqueur. Il disait que les histoires il en avait plein ses tiroirs. Qu'on s'en fout pas mal des histoires. Que ce qui compte c'est le style. Que des stylistes t'en as un ou deux par siècle tout au plus. Que ce qui faut c'est foutre sa peau sur la table. Que si tu payes pas t'as rien. etc.
@koinsky2004
@koinsky2004 7 ай бұрын
Je crois que Céline nomme style la langue sauvage qui, sortie de ses gonds et remontée des entrailles à grands coups de crics et de crocs vient claquer au palais et délivrer à nos chastes oreilles ses bombes à fragmentation multiple dont l'effet de souffle soudain nous semble être le nôtre. Si cadre il y a au Voyage ou à Mort à crédit, il est purement autofictif et chronologique, c'est-dire sans autre cadre que celui du déroulé de l'existence.
@mai-lan4222
@mai-lan4222 7 ай бұрын
Je te découvre avec cette vidéo qui m'encourage véritablement à aller voir les autres ! Tu ouvres plein de pistes qui me paraissent très stimulantes sur la question de l'autofiction et je ne peux qu'être d'accord avec cette nécessité de l'extériorisation pour amener à l'universel. Je trouve que justement Ernaux s'en sort très bien, notamment dans Les années (qui n'est pas vraiment une autofiction, certes, mais qui est le point d'aboutissement à mon sens de tout son travail composé en grande majorité d'autofictions). Je ne sais pas à quel point cela peut être documenté, mais il m'apparaît qu'Ernaux se situe davantage dans cette universalisation au contraire d'E. Louis. En tout cas, c'est l'impression que j'avais eue après avoir fini les quelques bouquins de lui que j'ai lus.
@yasminabehagle
@yasminabehagle 7 ай бұрын
Merci beaucoup :) Si cette vidéo t'a plu, je te recommande celle sur Knausgaard, qui parle aussi d'autofiction. Je n'ai lu que Le jeune homme d'Ernaux, que j'ai trouvé trop court pour installer vraiment quelque chose, il faudrait que je retente. Par lequel commencer selon toi ?
@mai-lan4222
@mai-lan4222 7 ай бұрын
@@yasminabehagle Merci beaucoup, je ne connais pas cet auteur donc je regarderai la vidéo avec intérêt :) Le jeune homme ne m'avait pas beaucoup plu aussi, c'est celui que j'ai le moins aimé d'Ernaux et de loin. Sinon, je te conseillerais peut-être Mémoire de fille mais c'est une recommandation vraiment personnelle... J'aurais dû mal à dire par lequel commencer, de façon la plus objective possible, sans passer par cette expérience de lecture très personnelle et émotionnelle qui fait généralement le propre de la réception des oeuvres d'Ernaux chez les lecteurs. Je trouve que c'est une autrice qui "parle" véritablement, et que c'est surtout ce critère qui compte dans le jugement final, plus que des critères purement esthétiques par exemple (bien que tout soit mêlé, bien sûr). Bref, je ne sais pas si je suis très claire, tout ça pour dire que Mémoire de fille m'a beaucoup parlé et si je dois un peu extérioriser mon jugement justement, en essayant de ne pas trop me fonder sur mon expérience de lecture personnelle et subjective, je dirais que c'est son texte le mieux exécuté si on considère qu'il porte un projet relativement similaire aux précédents. Il est sorti après Les années qui datent de 2008, il me semble que c'est d'autant plus mature, travaillé et élaboré.
@yasminabehagle
@yasminabehagle 7 ай бұрын
Je le lirai alors :)
@claudeenuset
@claudeenuset 5 ай бұрын
J'ai lu beaucoup de livres d'Annie Ernaux. C'est ce qui m'a amené à lire ce qu'on appelle l'autofiction. Ernaux part d'elle et c'est, par sa concision souvent, permet l'élargissement. Ca en devient sociologique. Grâce à Annie Ernaux, je lis beaucoup d'autrices. Proust, c'est aussi de l'autofiction. @@yasminabehagle
@iziah4051
@iziah4051 7 ай бұрын
Ce qui est à noter et qui, participe à ce constat, c'est que nombre de ces auteurs, autrices sont souvent invités sur les plateaux, font souvent l'objet d'articles. Et forcément ils parlent de leurs oeuvres autant que d'eux même. Et ça, ça fait narcissique en plus d'être souvent le même type de récits, de thématiques, de personnages ou disons-le peu ou prou d'une certaine orientation politiques. Et c'est d'autant plus palpable quand ils sont invités ou quand on parle d'eux que quand on se contente de lire ou analyser leurs œuvres simplement comme d'autres oeuvres. Or il faut à tout prix qu'on parle d'eux ou qu'on les fasse parler d'eux. Rien de plus narcissique. A la fin ça s'entretien soit même.
@yasminabehagle
@yasminabehagle 7 ай бұрын
Si l'on regarde les choses méthodiquement, les auteurs les plus invités ces dernières années sur les émissions spécialisées comme La grande Librairie sont : Amélie Nothomb, Philippe Besson, Boris Cyrulnik, Eric Emmanuel Schmitt, Sylvain Tesson, Eric Orsenna, David Foenkinos. Ce ne sont donc pas des auteurs d'autofictions, ou alors c'est minoritaire dans leur œuvre. Mais soit, prenons les exemples que j'ai donnés : Edouard Louis, Annie Ernaux, Frédéric Beigbeder, Christine Angot et Panayotis Pascot. A part deux qui peuvent être qualifiés "d'auteurs de gauche" (puisque que je sens que c'est le bord politique que votre commentaire vise), difficile de dire la même chose des trois autres. Angot, je ne sais pas. Pascot, je dirais centre-droit libéral, et Beigbeder, il aime à se voir comme un anar de droite, mais il est clair que c'est un réac classique sauce Figaro. Donc, pour ce qui est du même récit, du même "point de vue", on en est loin. Votre principal argument, c'est "Puisqu'ils apparaissent à la télé, ils sont forcément narcissiques". Donc la question que je vous pose, c'est qu'en est-il alors des autres que j'ai cités, qui n'écrivent pas de l'autofiction ? Est-ce que selon vous, cela n'a aucun rapport avec la promotion littéraire ? Avec le fait qu'une sortie de livre, pour "marcher" en termes de vente, est obligée de s'accompagner d'interviews dans différents médias ? Et que cela n'a pas de rapport avec l'auteur qui voudrait "faire parler de lui", mais avec le fonctionnement économique du monde culturel ?
@iziah4051
@iziah4051 7 ай бұрын
@@yasminabehagle déjà pas besoin d'inviter des gens du même bord pour une même politique éditoriale. Il suffit de les traiter à convenance. Ensuite mon propos c'est plutôt que quand ils sont invités, cités ou font l'objet d'une chronique ou d'une émission ( et ça arrive quand même souvent je trouve) et bien forcément on parle d'eux puisque le sujet de leur oeuvre c'est davantage directement eux que dans les autres types de fiction. Et ça, ça renforce le côté narcissique. C'est eux, leur vie, leur parcours et ils sont quand même là relativement présent pour l'étaler. Au moins ceux dont vous avez parlé dans pas mal de médias que j'ai pu parcourir. Être invité, cité pour parler de soi ça renforce automatiquement le côté narcissique que de simplement considérer une oeuvre comme une oeuvre (avec évidemment des apports narcissiques, passage obligé mais pas principal ou direct ou de manière répétée).
@yasminabehagle
@yasminabehagle 7 ай бұрын
@@iziah4051 Et donc si l'on suit votre raisonnement, être invité pour parler de son travail, de son œuvre, ceci afin d'en faire la promotion, ça ne serait pas narcissique ? Je pense qu'il faut vraiment décorréler le travail d'un écrivain, qui est quand même d'écrire des romans, et sa manière de l'aborder en interview. Et donc si on prend uniquement le travail d'écriture, une bonne autofiction puise dans le réel pour en faire autre chose, s'appuie sur la vie de l'écrivain pour s'en détacher. Knausgaard, l'auteur dont je parle à la fin pour dire qu'il faudrait plus d'auteurs comme lui le dit vers la fin de son cycle autobiographique - le Knausgaard personnage n'est plus vraiment le Knausgaard-auteur. L'alchimie fonctionne si l'on a assez de recul sur soi-même. Est-ce qu'on peut parler alors de narcissisme ? Je crois que le narcissisme n'a pas plus à voir avec l'autofiction qu'avec la fiction. Parler de soi n'est pas forcément se montrer sous son meilleur jour. Ecrire de la fiction n'est pas forcément désintéressé - je pense au dernier Nothomb dans lequel une petite fille qui ressemble à s'y méprendre à l'autrice possède toutes les qualités du monde, je pense à Millénium où comme par hasard Blomkvist le journaliste ressemble à Stieg Larsson, je pense à la plupart des personnages principaux de Houellebecq, je pense à ses héritiers comme Nathan Devers ou Koenig qui aiment bien faire apparaitre leur propre personnage, caméo déjà frelaté, je pense à tous les écrivains de roman français random qui traversent les mêmes problématiques que leurs auteurs: divorce, deuil, adultère, et ce, sans avoir besoin d'une bannière "témoignage" ou "autofiction" sur la couverture.
@iziah4051
@iziah4051 7 ай бұрын
@@yasminabehagle il y a toujours une part de narcissisme. Mais certains ont l'air d'être invité que pour ça et ressassent le même discours autocentré que d'ailleurs on leur réclame ou expose même en leur absence. Pas étonnant que ça fasse narcissique. On pourrait citer Riad Satouf dans le genre mais en bd, que j'aime beaucoup d'ailleurs, mais qui est invité pour raconter la même histoire de sa vie, et l'arabe du futur est une autofiction. Ce qui fait très narcissique c'est d'une part que l'oeuvre parle plutôt directement d'eux, mais qu'ils soient invités non pas pour faire une promo de leur œuvre mais pour se complaire ou/et se faire enfermer dans leur œuvre par des médias. Ainsi, ça fait double, triple, multiple narcissisme. Pas étonnant que ça soit le genre d'adjectifs qui revienne et que ça saoule même à force. Au moins quand l'oeuvre parle d'autre chose ou traite indirectement de l'auteur, ça fait une bouffée d'air frais. L'autofiction des auteurs inconnus ou rare, ça fait déjà aussi un peu du renouveau. Le traitement médiatique fait au moins la moitié du narcissisme.
@yasminabehagle
@yasminabehagle 7 ай бұрын
@@iziah4051 Oui, le problème dans ce cas là, c'est les médias plus que les auteurs. On s'aperçoit qu'ils aiment bien les éléments de langage pour pitcher les livres et n'ont que quelques pistes de réflexion, ce qui montre parfois qu'ils ne les ont même pas lu, les livres. Les émissions n'ont souvent qu'un but promotionnel et il est vrai que certains écrivains se laissent enfermer dans un rôle (raison pour laquelle je préfère toujours lire un livre qu'écouter/regarder son auteur en parler sur les médias mainstream.)
@nicolaspinetarthurmaxrosen5333
@nicolaspinetarthurmaxrosen5333 7 ай бұрын
Hello Yasmina! Vous pouvez narrez à la première personne, et avoir un point de vue purement fictionnel. Je rêve de pouvoir écrire d'un seul trait... une écriture abstraite. Cela-dit, il y a une nette différence entre témoignage et autofiction. Je crois que la bonne autofiction, c'est l'illusion de sa personne dans le miroir d'une autre. Marguerite Duras disait: on parle toujours de soi. Sujet passionnant... heureux de revoir vos vidéos. Belles fêtes à vous et à votre petite famille.
@yasminabehagle
@yasminabehagle 7 ай бұрын
Merci Nicolas, bonnes fêtes à vous aussi 🎉
@lisbethsalander8696
@lisbethsalander8696 7 ай бұрын
C'était quand même très mauvais le Pana..."Comment sortir du monde" était un livre plus intéressant sur le sujet (ne serait-ce qu'au niveau du style) de l'homosexualité et dont on a très peu entendu parler (faut dire que ce n'est pas un petit blanc bourgeois qui a ses entrées dans le milieu qui l'a écrit, oups).
@yasminabehagle
@yasminabehagle 7 ай бұрын
Faudrait que je le lise (si je voulais, or...). Mais je pense que c'est assez signifiant que la phrase qui soit le plus sortie soit celle dont je parle. Qui si on y réfléchit littérairement, celle-ci a été peu lue (par moi), donc peut-être peu écrite, donc peut-être expérimentale dans une certaine mesure alors que le reste du livre a l'air assez banal. Que ce ne soit pas cette banalité rien que dans le choix du thème (difficulté dans les relations adultes causée par l'incommunicabilité avec le père) qui soit pointée du doigt (et l'argument que tu donnes des entrées du jeune Panayotis dans le milieu culturel), mais l'épisode de 'l'illumination".
@lavienormaleetmagique1089
@lavienormaleetmagique1089 7 ай бұрын
Du coup carrere il a tout bon, autofiction et en même temps c'est de la littérature. Fin c'est mon avis
@michell.3048
@michell.3048 5 ай бұрын
De la littérature?….
@koinsky2004
@koinsky2004 7 ай бұрын
Vous avez toujours une maison d'édition ?
@yasminabehagle
@yasminabehagle 7 ай бұрын
Agonisante, mais il y a deux publications dont je suis fière : Quand tout menace de Florence Dalbes et Une âme flottante de Philippe Marly. Malheureusement, je n'ai ni le temps ni l'argent pour aider la maison à grandir.
@koinsky2004
@koinsky2004 7 ай бұрын
Faudrait faire une cagnotte. Moi je cagnotterais volontiers et je pense qu'on serait pas mal à cagnoter comme pour Chini-chini... Mais bon après vous vous sentiriez obligée de lire nos manuscrits.@@yasminabehagle
@yasminabehagle
@yasminabehagle 7 ай бұрын
@@koinsky2004 Pour que les livres puissent être en librairie (et donc avoir un public), ce serait une somme bien plus importante que pour le magazine. C'est ce que j'ai appris, avec la mienne, de maison : ça ne s'improvise pas. Je l'ai fait car le travail de sélection, de mise en valeur du texte m'intéressait, mais je pensais pas trop à la diffusion/distribution. Ce qui est quand même important, si on veut vendre le livre 😁
@lesmatines8063
@lesmatines8063 7 ай бұрын
😂
@xavierhellaz
@xavierhellaz 7 ай бұрын
Bonjour, c'est le coût de la distribution qui est prohibitif? Vous pourriez nous faire une petite vidéo sur ce point précis, un retour d'expérience? J'ai l'impression qu'avoir une audience en ligne ne fait pas tout, et que si on veut grossir et ne pas se contenter d'être un "micro éditeur", il faut nécessairement passer par les professionnels de la distribution car on ne peut pas vendre suffisamment de manière directe et en ligne. @@yasminabehagle
@alexandrepageauteur
@alexandrepageauteur 7 ай бұрын
En vrai le plus fou avec Pascot, c'est qu'il écrivait regarder l'anus dans les yeux ! Ce qui est tout à fait improbable (ou alors c'est un pléonasme, ce qui est moins absurde mais mauvais en terme de littérature)
@yasminabehagle
@yasminabehagle 7 ай бұрын
C'est justement une image : il assimile l'anus à un oeil, et donc ça reprend (et subvertit) le vieux motif littéraire du coup de foudre qui passe par l'échange de regards. Je persiste et signe, c'est certainement la phrase la plus originale du bouquin et c'est celle qu'on lui reproche.
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