[POD#2] Pourquoi devient-on professeur ?

[@denisejarraud5817]

j'ai fait ce métier formidable avec 1 but : aider TOUS les élèves à franchir la porte de leur avenir sans jamais tricher mais en trouvant tout un tas de trucs, techniques pour atteindre ce but, avec et pour eux , en français , histoire et géographie = pegc qui faisait le + d'heures le - payé et impossible de partir en vacances + de 10 jours au max /an et l'année suivante à m'en remettre et oui, constater que des jeunes arrivant en 6e , 5e ou 4e/3e sans avoir acquis les bases nécessaires pour avancer.....je leur proposais de les remettre à niveau et avec leur accord unanime...on ( eux et moi ) y parvenait et ils en étaient ...heureux

[@oljenmaths]

Merci pour votre magnifique dévouement 🙏🏻!

[@myunghugy]

Vraiment je suis très très fan de ton podcast. J'avais envie que tu abordes encore plus de questions. J'ai été professeur de math pendant 3 ans, et je pense sans me vanter, avoir été plus bien apprécié par mes élèves et mes pairs mais ton podcast remet tout le monde en question et en ça, c'est génial. Je trouvais d'ailleurs que certains de mes collègues, fort de leur 20 ou 30 ans de carrière, étaient moins enclin à se remettre en question or je trouve que c'est là la base du métier. Pour inviter correctement les élèves à se questionner, il faut savoir se questionner soi même, et sans relâche. Pour citer un grand matheux, cogito ergo sum :p

[@oljenmaths]

Merci pour le retour enthousiaste 😁! Au sujet des responsabilités, oui… j'entends beaucoup de raisonnements dans {(1, 0, 0), (0, 1, 0), (0, 0, 1)} là où je propose plutôt de raisonner dans { (x,y,z) ∈ [0,1]³ | x + y + z = 1 }. Les responsabilités sont toujours partagées, et ce n'est pas parce qu'on juge que « l'autre » a une part plus grande qu'il est judicieux de se délester complètement de la sienne 👍🏻.

[@medematiques]

18:00 Je pense qu'au-delà de l'aspect mathématique du métier de prof de prépa, il y a la proximité avec les étudiants qui est beaucoup plus forte (avoir 1 classe, ce n'est pas pareil que 5 groupes de classe mélangés entre tronc commun, spécialités et options), et qui apporte une dimension bien différente au métier. D'une part parce qu'il est (je crois) plus simple de proposer un accompagnement "personnalisé" en prépa du fait de la quantité moindre d'étudiants, là où la liste d'élèves gérés par un prof de lycée peut facilement grimper à 150 (voire plus pour des profs d'arts plastique de collège, qui n'ont que 2h avec chaque classe, et qui se voient donc remplir jusqu'à 400 bulletins par trimestre). Un prof de maths de prépa ne va expliquer les choses qu'une seule fois. Un prof de collège qui gère 4 classes de 6èmes, va devoir ressortir la même leçon à 4 reprises. Et puis les valeurs sont différentes. De mon côté, je me sens incapable d'enseigner en prépa, car c'est un univers qui n'est pas en accord avec mes valeurs. "L'esprit concours" qui règne parfois, le mépris des collègues envers les profs du secondaire et les enseignants chercheurs (ce n'est pas le cas de tout le monde je le sais bien, mais c'est une impression générale que j'ai beaucoup ressenti pendant mes années prépa), et plus globalement le système compétitif d'évaluation, qui ne correspond pas à la pédagogie que je souhaite prôner... Beaucoup de choses qui me font fuir l'enseignement en prépa !

[@oljenmaths]

Ah, oui, c'est bien plus simple de n'avoir qu'une seule classe ! D'ailleurs, ce n'est même pas de l'apanage des professeurs en classes préparatoires dont il s'agit, parce qu'un professeur de culture générale ou de LV2 va avoir, même en classes préparatoires, plusieurs classes. En cela, être professeur {de mathématiques} {en classes préparatoires} est vraiment une situation très intéressante pour accompagner les élèves de près (j'étais professeur principal sur cette base, d'ailleurs) 😁!

[@medematiques]

27:00 Cette anecdote me fait penser aux questions que l'on recevait en guise de "question de cours" lors des khôlles de maths données par un et un seul colleur que l'on avait en 2ème année : "Récitez tout ce que vous savez au sujet de (...)" Remplacez (...) par "la diagonalisation de matrices réelles", "l'arithmétique dans Z/pZ avec p premier", ou autre... Et je trouvais ça à la fois particulièrement horrible, car mon niveau de maîtrise des notions au moment des khôlles ne me permettaient pas une aisance suffisante pour raconter avec passion des anecdotes sur le sujet demandé. Mais à la fois, je comprenais la portée pédagogique très intéressante que pouvait avoir cette question. Je me suis toujours dit c'est quelque chose que j'appliquerai plus tard, et c'est aujourd'hui ce que je fais en cours particulier. Samedi à un élève de seconde qui avait besoin de réviser les formules sur les puissances et les fractions en vue d'un contrôle aujourd'hui, j'ai demandé : "Donne-moi toutes les formules que tu connais sur le sujet". Il ne m'en avait donné que 2 ; alors que c'était censé être des acquis de 3ème. C'est, je crois, la meilleure façon de vérifier la véritable maîtrise d'un sujet. 😋

[@oljenmaths]

Il est certain qu'au moment où la khôlle arrive, en général, on n'est pas, mais pas du tout prêt pour ce genre de questions transversales. Mais comme tu le dis, finalement, être prêt n'est pas tant l'enjeu : l'enjeu est plutôt de se dire, étudiant, qu'il peut être très bénéfique de se poser ce genre de questions (notamment en période de révisions) 👍🏻.

[@robertgarcia4982]

Très intéressant. Merci.

[@oljenmaths]

Merci pour le retour 😇!

[@Piorte]

Super podcast ! À quand une vidéo sur l'analyse complexe ? 😁

[@oljenmaths]

Merci 😇. J'avais commencé une petite série que j'avais laissé en plan ; en voici les trois premiers épisodes : - [UT#65] kzbin.info/www/bejne/l6DHcph8lqupY9k - [EM#32] kzbin.info/www/bejne/e5etq2iBac2smqM - [EM#34] kzbin.info/www/bejne/f4eoYXqXjMqsrdk

[@Piorte]

@@oljenmaths Ha merci ! Je n'avais pas fais attention à ces vidéos 😄.

[@hirotako8917]

Les trois podcasts ont été très enrichissants et toujours parsemés d'humour, ça rend vraiment la chose captivante 👍. Je n'ai pas trop compris un point à 33:28, où tu dis que certains professeurs vont enseigner dans des zones difficiles, où certains élèves ne "mériteraient" pas de seconde chance. Je vois peu de cas où les élèves ne "mériteraient" pas de seconde chance, hormis les cas où les élèves sont assez âgé pour quitter l'école et qu'ils sont perturbateurs. Et au cas échéant, que doit faire l'enseignant ? arrêter de s'investir, délaisser tout les autres élèves à cause de quelques éléments ? c'est une question difficile tant il peut y avoir un gouffre entre l'investissement du professeur et celui des élèves qui peut être décourageant.

[@oljenmaths]

Merci pour ce retour 🙏🏻! Au sujet de 33:28, je pense que je te rejoins globalement sur ton développement… et oui, le gouffre peut décourager considérablement certains professeurs, dont moi, à coup sûr, si je m'étais retrouvé à une telle place. C'est pour cela que je suis d'autant plus admiratif des professeurs qui sont capables d'officier, années après années, face à des classes « difficiles », et parfois même de s'y épanouir !

[@-Entrain]

J'ai trouvé ce podcast magnifique par son authenticité. Sans doute parce que cela résonne également avec l'expérience vécue. La dissertation de mathématique, voilà une idée intéressante et stimulante ! Je suis très curieux de voir à quoi cela pourrait ressembler. J'ai le sentiment qu'en réalité, votre méthode de "méditation mathématique" est quasiment une dissertation (il faudrait seulement structurer cela selon le canon introduction/développement/conclusion). Je crois qu'essayer un petit format (10-15 minutes) sur une notion mathématique avec des exigences de L1 ou de terminale pourrait nous apprendre à tous énormément ! Un dernier point : sur la politique, je ne partage pas votre pessimisme concernant la majorité, ou plus précisément, je n'interprète pas le phénomène de la même manière. J'ai eu l'impression que vous laissiez entendre que les hommes et les femmes politiques se chamaillaient ou nous flattaient principalement car ils savaient que la majorité d'entre nous "n'est pas très sage", comme si cet état de fait était naturel (à l'exemple des lois physiques auxquelles vous faîtes référence). En fait, et relativement à l'époque que vous décriviez (15-20 ans en arrière), il me semble plus plausible d'envisager les hypothèses suivantes : (i) l'absence de procédures exigeantes de contrôle démocratique des représentants politiques et des journalistes (ii) la grande homogénéité sociale du personnel politique à haut niveau de responsabilité (députés, sénateurs, ministre, chef de grands partis) et des "grands journalistes" (plateaux télés regardés par des millions de personnes), (iii) l'abaissement des standards du métier de journalisme, qui passe de l'informateur à l'animateur, à cause d'une logique de profit (faire le buzz et faire de l'info en continu demande moins de temps, or le temps c'est de l'argent) Cela fait hélas un cocktail qui semble correspondre à ce que vous décriviez. Bien sûr, vous pourriez objecter que si tel est le cas, c'est justement parce que la majorité n'est pas très sage, qui a laissé cette situation se produire... Mais alors il me semble que le raisonnement s'apparente plutôt une pétition de principe. Il y aurait tant d'autres choses à dire, mais je ne tiens pas à polluer davantage votre contenu mathématique de qualité de ce genre de considération ! Merci encore pour ce podcast instructif ! :-)

[@oljenmaths]

Merci pour ce retour, Entrain 😄! En effet, les « méditations mathématiques » consisteraient à mettre en exergue des articulations logiques, des exemples et des idées qui fonctionnent ensemble. Il ne « resterait plus » alors qu'à les structurer et à les ordonner ensuite… Mais je dois bien avouer que je n'ai jamais poussé l'exercice jusque là ; en général, je tire sur le fil de manière plus désordonnée. Au sujet de la politique, j'ai présenté une idée embryonnaire qui m'est venue d'un coup par analogie : tout comme, sous la pression d'élèves perturbateurs, j'imaginais qu'un professeur pouvait peiner à reconnaître une faiblesse à profit, je faisais aussi remarquer que, sous le feu des projecteurs, le « jeu » incitait bien plus à soutenir sa position mordicus qu'à concéder que « l'autre » puisse avoir raison. Et ce « jeu », je vous rejoins ici volontiers, est bien plus pertinent lorsqu'il est éclairé de (i), (ii) et (iii). Au plaisir 😄!

[@medematiques]

6:56 Cela me dit vaguement quelque chose... 🤔

[@oljenmaths]

Avec le bel accord tenu par les cordes pour souligner la gloire du moment 😉!

[@medematiques]

12:33 Et où sont les superbes coulemelles ? 😏

[@EricCopet]

La baisse de niveau : le plus simple c'est de comparer la baisse de niveau dans les programmes de mathématiques, étant donné que depuis de nombreuses années les programmes s'adaptent aux élèves et pas le contraire

[@oljenmaths]

C'est, en effet, une proposition qui a le mérite d'être plus simple que l'immense abstraction que j'avais en tête. Cela dit, quelqu'un de mauvaise foi pourrait objecter que si, jadis, le programme était plus ambitieux, cela ne garantit pas que le niveau des élèves était à la hauteur d'un tel programme… Entre nous soit dit, je n'y crois guère !

[@BorneInf]

Tout d’abord, je tiens à vous remercier pour cette vidéo de grande qualité. Je prépare actuellement le concours de l’agrégation de mathématiques et je ne peux pas dire qu’après avoir visionné cette vidéo, je me sois dit que je faisais le bon choix 😅 J’aurais donc une question à vous poser: Si vous pouviez parler à un étudiant, qui aime les maths et l’enseignement, lui conseilleriez vous de devenir professeur aujourd’hui en France, en lycée ou post-bac?

[@oljenmaths]

Au plaisir 😁! Quant à la question, franchement, je ne pense pas être en mesure de répondre. Je conseillerais à cet étudiant, pour sûr, d'écouter ce que j'ai à dire, mais je lui conseillerais tout de même d'aller discuter avec des professeurs qu'il apprécie, par exemple, de vive voix, pour échanger sur leur parcours. De mon côté, j'ai un profil très singulier qui fait que je ne suis plus en poste aujourd'hui… mais qu'on se le dise : j'ai adoré mon expérience d'enseignement en classes préparatoires ! Cela dit, j'ai aussi eu la chance d'accéder directement à ce genre de poste sens être transbahuté en région parisienne, si loin de mon Montpellier natal… À l'origine, j'aurais dû aller à Provins, dans le 77. C'est une longue discussion ! Et puis, pour savoir si on aime, de temps en temps, il faut expérimenter 😁. Bref : ce propos n'aidera probablement pas, mais je tiens à redire que ce n'est qu'un son de cloche parmi d'autres, et que je me suis permis d'émettre le mien parce que je l'entends rarement, voilà tout 😇.

[@brettsteed7242]

M. Latouche, je vous ai reconnu

[@oljenmaths]

Aha, les bonnes références sont partagées 😇!

[@yobourcoulibaly1186]

Present sir

[@JacquesTroiscour]

Tu oublies un aspect important, être professeur c'est être le maître dans son métier et bénéficier d'une grande indépendance : il n'y quasiment pas de hiérarchie (le seul supérieur est le proviseur avec qui l'on a en général aucune intéraction, et ce dernier n'a dans les faits aucun pouvoir sur les enseignants car il ne les recrute pas), aucune controle (une inspection tous les 5 ans, et encore) et on est maitre dans sa classe. Un travail salarié ne présente généralement aucun de ces aspects. Bien souvent, l'on est sujet à une hiérarchie importante présente au quotidien, il y a très peu de liberté dans la manière d'accomplir le travail, et la quantité de travail en présentiel est très importante (surtout en région parisienne) et l'on est surveillé dans les organisations en open space. Par ailleurs, tu plaisantes sur la reconnaissance, mais il y a une reconnaissance impirtante de la part des élèves et des parents pour les enseignants qui accomplissent correctement leur métier.

[@LaCaverneDesCodeurs]

Dans l'enseignement primaire et dans le secondaire, dans toutes les classes il existe quelques élèves dont les profs craignent les parents. De fait ces parents-là sont les "vrais patrons" des profs.

[@macoungojoe9204]

J'ai envie de dire que oui il y a une reconnaissance mais il faut vraiment aller la chercher et assez souvent.

[@oljenmaths]

Je reconnais volontiers que l'indépendance du professeur est clairement très grande par rapport à celle d'un employé dans une boîte lambda. Mon point de référence est plutôt l'auto-entrepreneuriat depuis plus de deux ans à présent ; c'était là mon référentiel. Quant à la reconnaissance, elle existe, bien sûr. Mais suffit-elle à compenser les désagréments que j'ai évoqués ? Le témoignage que j'ai lu, à propos d'un professeur « maté » par les inspecteurs et les parents, me laisse dubitatif…

[@prenomnom5541]

As tu regardé à quoi ressemble la deuxième épreuve écrite du capes sur ces 3 dernières années ? Elle n'a rien de disciplinaire et a le mérite d'essayer d'évaluer la capacité à construire des séances et faire de la remédiation.. l'oral 2 n'a rien de mathématiques. Après il y a sûrement encore bcp d'amélioration possible au format du concours et son plus gros défaut est le manque de candidat depuis plus de 10 ans mais je trouve dommage que tu parles du capes sans même avoir idée de ce que sont les épreuves (en tous cas tu me donnes l'impression de ne pas les connaître alors qu'il y a sans en douter d'innombrables critique à faire sur celle ci)

[@macoungojoe9204]

Il a tenté de donner son point de vue sur le sujet au mieux (de part son experience). Je pense qu'au lieu de lui reprocher ce qu'il a dit il serait préférable de lui apporter des éclaircissements sur ce dont il ignore afin qu'il expose une meilleure idée. Vue son exposé il montre qu'il est très ouvert et tres bon orateur .Donc je considère que le reproche que tu lui fait n'est pas pertinent... mais plutôt injuste

[@prenomnom5541]

@@macoungojoe9204 j'ai peut être été maladroit et trop négatif .J'aurai du commencer par dire que j'ai passé 47 minutes agréables à écouter ce postcast. Je ne pense pas qu'un éclaircissement de ma part dans un commentaire youtube soit légitime ou pertinent en revanche j'invite à lire un sujet et un rapport de jury des épreuves 2 pour pouvoir les critiquer (et je suis sur qu'il y aurait matière à critiquer)

[@macoungojoe9204]

​​@@prenomnom5541 je suis ouvert à l'idee de te lire avec plaisir. Dommage que tu ne souhaites pas le faire. En tt jai pu lire le rapport de jury de cette année et des années precedentes. On aurait pu echanger là dessus et apporter des éléments en plus pour completer ce que dit oljen

[@oljenmaths]

Je n'ignore pas l'évolution des épreuves proposées au CAPES : je prépare chaque année des personnes en reprise d'études à ladite épreuve, et je connais à peu près les annales des douze dernières années… Mais en fait, je ne vois pas vraiment en quoi ces messages viendraient contredire mes propos quelque part 🤔. Bref.

[@macoungojoe9204]

@@oljenmaths je partage ton opinion. Il n'en est rien pour moi. J'essaie de convaincre l'autre internaute du sujet