#25. Le paradoxe des profits (réponse à l'énigme) 2/2

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Des économistes et des Hommes

Des économistes et des Hommes

Күн бұрын

Un autre citation sur le sujet (d'Henri Denis, qui a même écrit un livre sur le sujet, dans lequel il propose son explication à ce paradoxe) : « Quand on examine l’histoire de l’économie politique, on voit qu’il existe un phénomène qui s’est montré rebelle à toutes les tentatives qui ont été faîtes par les économistes pour en donner une explication. Il s’agit du revenu du capital, que l’on peut nommer profit, en prenant ce terme au sens large ».
Une autre explication proposée à ce paradoxe, sur laquelle semble s'accorder beaucoup d’économistes : son cadre est trop rigide. Donc ce problème serait tout simplement un faux problème. Pour les économistes qui pensent ainsi, dans le monde réel les entreprises ne paient pas toutes des salaires en même temps. Et ne constatent pas leurs profits en même temps, comme dans l’exemple qu’on a vu. Dans la réalité, certaines entreprises vont réaliser des profits pendant que d’autres n’ont pas encore bouclé leur exercice comptable. Et ces profits vont être dépensés et donc réinjectés dans l’économie, ce qui permettra ensuite à d’autres entreprises de réaliser de nouveaux profits. Et ainsi de suite. Le paradoxe des profits n’existerait alors qu’en théorie, par le cadre trop rigide qu’on lui donne, en supposant que tous les salaires sont versés en même temps, et que toutes les entreprises constatent leurs profits en même temps.
De la même manière, dès qu’une entreprise commence à réaliser des profits, elle ne les stocke pas sagement dans un coffre-fort en attendant la fin de l’année comptable, mais les réutilise ou les place. Donc l’argent est directement réinjecté dans l’économie, dépensé et permettra à d’autres entreprises de réaliser aussi des profits.
Cette explication, qui fait du paradoxe des profits un faux problème, a toutefois ses limites, notamment car les entreprises constatent généralement leurs profits sur la même période, à savoir l’année civile. Mais elle constitue aussi, effectivement, une réponse possible à ce paradoxe. Et il est vrai que le problème est posé dans un cadre très rigide.
Mais comme on l’a vu, même dans ce cadre, il est possible d’expliquer comment les entreprises réalisent des profits sur la base des seuls revenus qu’elles injectent dans l’économie.
Une autre réponse courante à ce paradoxe est que les capitalistes n'attendent pas d'avoir réalisé des profits pour consommer. Il faut bien qu'ils vivent avant que les profits soient réalisés. Ils vont donc consommer sur la base des profits qu'ils anticipent de réaliser. Et c'est cette consommation qui leur permettra de réaliser des profits (profits qu'ils ne pourront alors plus utiliser puisqu'ils les auront dépensé en avance). Smith a proposé ce type d'explication : « De même que le vendeur avance à ses ouvriers leurs salaires ou leur subsistance pendant que la marchandise se prépare et est conduite au marché, de même il se fait aussi à lui-même l’avance de sa propre subsistance, laquelle, en général, est en raison du profit qu’il peut raisonnablement attendre de sa marchandise. » (Smith, 1776, p. 126). Marx a avancé un raisonnement similaire dans le Capital : « En pratique, l’opération a lieu de deux façons : si l’affaire n’a été inaugurée que pendant l’année en cours, il se passera un bon moment, quelques mois dans le meilleur des cas, avant que le capitaliste puisse dépenser pour sa consommation personnelle de l’argent provenant de ses rentrées. Il ne suspend pas pour autant sa consommation un seul instant. Il se fait à lui-même une avance d’argent sur la plus-value à gagner (peu importe ici qu’il tire cet argent de sa poche ou, par le crédit, de la poche d’un autre) ; ce faisant, il avance aussi un moyen qui va circuler et permettra de réaliser la plus-value réalisable par la suite. Si, par contre, l’affaire fonctionne régulièrement depuis longtemps déjà, débours et recettes se répartissent sur l’année à diverses échéances. Mais il est une chose qui se poursuit sans interruption : c’est la consommation du capitaliste ; elle est calculée par anticipation sur les recettes habituelles ou attendues et son volume en constitue une certaine proportion » (ibid, p. 368-369).
Concernant la loi des profits de Kalecki, on peut y ajouter les excédents commerciaux. Si un pays a des excédents commerciaux, c'est qu'il a plus d'argent qui rentrent (avec ses exportations) que d'argent qui en sort (avec ses importations). On comprend alors facilement que les revenus des entreprises puissent excéder leurs dépenses. On peut aussi y ajouter les déficits publics, qui agissent comme dirait Kalecki comme des excédents commerciaux. La dette de l'Etat, ce sont des revenus en plus pour les ménages et les entreprises, et donc la possibilité pour les entreprises de réaliser des profits plus importants.
Extrait du film : L'avare (1980).
Lien vers mon compte Utip : www.utip.io/de...

Пікірлер: 89
@noxen1402
@noxen1402 2 жыл бұрын
Merci beaucoup pour tes vidéos! Franchement je ne sais pas quel compliment te donner pour ta pédagogie extraordinaire et tes schémas très clairs! J'espère que tu continueras longtemps et que la chaîne grandira pour que tout le monde puisse comprendre les choses et que nous puissions réfléchir par nous même au lieu de juste répéter les opinions des autres.
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Merci !!!!!!!
@LordMisou
@LordMisou 2 жыл бұрын
C'est pas vraiment le sujet de la vidéo, mais on constate que ces même schémas expliquent également l'origine des inégalités. À chaque fois, on abouti à une situation de déséquilibre. Dans la première, par l'initiative de l'un, l'autre se retrouve in fine sans maison. On rétorquera que l'autre aurait pu faire pareil, mais ça ne change rien au problème. Dans la suite, à la fin, l'entreprise s'est enrichie de machines alors que les travailleurs dans le meilleurs des cas, on eu un peu d'épargne. On pourra aussi remarquer pour les dividendes qu'elle concerne rarement les travailleurs. J'adore tes vidéos et mes interprétations de vieux gauchiste n'engage bien sûr que moi.
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Merci ! Oui le lien avec les inégalités est intéressant et mériterait d'être creusé ! Les inégalités augmentent aussi en période de crise, qui touchent les plus fragiles et les plus précaires, et les crises sont liées au fonctionnement de notre système monétaire.
@noname8192
@noname8192 2 жыл бұрын
D'un coté, les gens évitent la dette comme la peste. De l'autre, ils rêvent de pouvoir se vautrer dans la création monétaire, comme le fait Picsou dans son coffre. Sans comprendre que la dette et la création monétaire sont une seule et même chose. Et ça, c'est beau.
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Eh oui, dette et création monétaire sont une seule et même chose, et pourtant tout le monde veut s'enrichir et on même temps se désendetter !
@hommevert742
@hommevert742 2 жыл бұрын
Toujours aussi qualitatif Merci pour tout ton travail qui représente le seul réel profit qui sera profitable à tous et toutes
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Merci ! :-)
@unevaguejaune8671
@unevaguejaune8671 2 жыл бұрын
Un point qui m'a perturbé dans la vidéo c'est le premier exemple. Quand A a fini de rembourser sa dette, il a fait plus que récupérer progressivement l'argent qu'il a injecté dans l'économie en s'endettant, il a récupéré une maison aussi. Tu parles pas du tout de ce point et ça laisse comme un vide dans le raisonnement, ça l'invalide pas, mais c'est gênant.
@3emeType
@3emeType 2 жыл бұрын
En effet. Une fois que son prêt de 100.000 € est remboursé, ses profits sont : - le travail qu'a fait B dans son jardin, - s'il continue à louer : 600 € par mois, - la maison dès qu'il arrête de la louer.
@montaudran2191
@montaudran2191 2 жыл бұрын
@@3emeType Le schéma économique présenté est ultra simplifié et s'arrète de lui même le jour où le loueur n'a plus un sou des 100.000€ de la vente de la maison. La dette à 0% est remboursée mais le loueur ne peut plus louer son ancienne maison puisque sans le sou donc l'acheteur ne reçoit plus les 600€. L'acheteur ne recevant plus d'argent ne peut plus payer le loueur pour faire son jardin. En un sens dans ce système théorique la seconde maison ne vaut plus rien car le loueur n'a en théorie plus le droit de l'habiter, et l'acheteur ne peut habiter deux maisons. En physique on dirait que le système est à l'équilibre et on sens bien que pour aller plus loin il faut faire entrer quelque chose dans le système pour le remettre en deséquilibre.
@3emeType
@3emeType 2 жыл бұрын
@@montaudran2191 "le loueur ne peut plus louer son ancienne maison" En effet, si l'autre ne peut lui donner que cette monnaie-là, c'est le cas. Ce qui est faux dans notre monde : on peut faire des échanges avec d'autres choses que de la monnaie de l'État. Du coup, est-ce pertinent de prendre l'exemple d'un système aussi simpliste ? "dans ce système théorique la seconde maison ne vaut plus rien car le loueur n'a en théorie plus le droit de l'habiter, et l'acheteur ne peut habiter deux maisons." Pourquoi pas ? Ça lui fait l'équivalent d'une maison plus grande.
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Merci pour ces commentaires. Je suis d'accord avec la réponse de Montaudran. Effectivement, à la fin il reste la maison, mais dans le modèle très simple que je présente, elle ne peut plus être valorisée monétairement, puisqu'il n'y a plus de monnaie dans le système.
@montaudran2191
@montaudran2191 2 жыл бұрын
@@3emeType Efectivement le "vrai" monde ne correspond pas à l'exemple simpliste qui n'est là que pour mettre en exergue un phénomène. Ce phénomène existe dans notre vie réelle mais est justement diffu, nous croyons tous faire des profits mais on ignore le fait que ces profits n'existent que parce que il y a les dettes qui sont créées. Attention cependant pour son modèle simple l'économiste ici oublie toute la partie exploitation de la nature qui est l'autre jambe de l'économie, la dette seule ne voudrait rien dire si on ne sortait pas des métaux, du pétrole, des céréales du sol etc... pour nourrir les hommes et les machines.
@FUINY7
@FUINY7 2 жыл бұрын
Tous çà est viable car on à des ressources énergétique gratuites offerte par des millions d'années de sédimentation, ce ruissèlement s'arrêtera un jour et ce modèle économique ne tiendra plus avec ces rythme de consommations.
@montaudran2191
@montaudran2191 2 жыл бұрын
La gratuité des ressources energétique sont relatives, il faut creuser et donc construire des machines et payer des hommes pour les conduire, il faut raffiner le minerai puis le transporter jusqu'à l'utilisateur... Aujourd'hui justement on voit que cela n'est pas gratuit.
@noname8192
@noname8192 2 жыл бұрын
Alors non, rien à voir. Et quand-bien même, les ressources énergétiques nucléaires sont largement supérieurs tant en terme de quantités que de pérennités. En fait, la ressources nucléaires aurait pu être virtuellement infinie depuis une 10-aines d'années si on avait pas foiré les centrales nucléaires de 4ème génération (pour des raisons de maximisation de profits...), type Super Phénix (à ne pas confondre avec les EPRs de 4ème génération qui sont la 4ème génération de central nucléaire de 3ème génération).
@ihzbc
@ihzbc 2 жыл бұрын
Y'a quelque chose que je ne trouve pas absurde du tout dans le modèle classique du troc avec les papayes, c'est que les profits viennent du travail (+le capital). Le calcul serait : richesses créés par le travail et le capital - salaires et dividendes. Ce qui me semble tout à fait cohérent, pour moi les profits viennent de la surexploitation du capital et du travail. Et ici je n'emploie pas le terme '' surexploitation '' de façon péjorative Tu avais parlé de ça dans la vidéo de la baisse tendencielle des taux de profits de max avec un bel exemple sur les castors. Bien sur dans notre économie la monnaie joue un rôle mais j'ai comme l'intuition que la banque n'a ici que le rôle de convertir les vendus de demain en monnaie d'aujourd'hui... Finalement j'ai l'impression que dire que les actionnaires de Renault sont payés en voiture n'est peut être pas si loin de la réalitée. Si on considère que la banque prête aujourd'hui en fonction des voitures que Renault vendra demain et que les profits découlent directement de ces prêts, on peut dire que les profits d'aujourd'hui sont les voitures '' en trop '' que Renault vendra demain... J'écris en même temps de réfléchir je pense qu'il faut que je me remate la vidéo sur Marx j'ai du oublier un truc 🤔 En tout cas les raisonnements du troc sont bien plus intuitifs et facile à comprendre que quand on rajoute la monnaie je trouve 😅
@zoubabprophete5179
@zoubabprophete5179 2 жыл бұрын
"la banque convertie en monnaie aujourd'hui les biens de demain". je suis d'accord mais il faut rajouter "hypothetique" pour les biens de demain. D'une maniere plus generale la notion du temps est tres souvent abscente dans toutes les videos de vulgarisation c'est dommage. On nous montre de tres beaux schemas et des relations/equations simples mais il n'y a jamais le temps dans ces relations, du coup la dynamique du systeme nous echappe un peu. Et c'est bizarre car la fameuse croissance n'est autre que la mesure d'un flux, donc il nous faut le temps dans nos equations pour bien comprendre ce qu'il se passe ! A quand une video sur le facteur temps et son entrée dans les equations ? Merci pour cette video en tout cas
@noname8192
@noname8192 2 жыл бұрын
"Bien sur dans notre économie la monnaie joue un rôle mais j'ai comme l'intuition que la banque n'a ici que le rôle de convertir les vendus de demain en monnaie d'aujourd'hui..." Oui, c'est ce qui différencie l'investissement (les ventes espérées) et l'achat (les ventes réelles).
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
@ihzbc : Oui il est très tentant et souvent plus intuitif de raisonner en économie de troc. C'est une des raisons pour lesquelles ce type de raisonnement a séduit beaucoup d'économistes. Mais pour une grande partie des économistes keynésiens, cela peut rapidement nous conduire à des raisonnements trompeurs. Nous avions fait une vidéo sur le sujet avec Heu?reka, "Monnaie, chômage et capitalisme" (#13) et il y a une citation éclairante de Robinson sur le sujet. Aujourd'hui, une entreprise comme Renault n'aurait aucun mal à produire plus de voitures (bon sauf en ce moment avec les pénuries liées au covid et à la reprise). Sa principale difficulté est d'arriver à convertir ses voitures en monnaie, c'est ce que Marx appelle le "saut périlleux" de la marchandise. Et pour comprendre ce saut périlleux, il faut passer par l'analyse d'une économie monétaire. Les raisonnements en troc sont aussi plus intuitifs car ils donnent des résultats plus microéconomiques. Je baisse les salaires des mes employés donc je fais + de profits (je garde une plus grande partie de la récolte). Mais dans une économie monétaire, cela ne fonctionne plus aussi bien : moins de salaires --> moins de consommation --> moins de ventes --> pas nécessairement + de profits.
@Meric_N
@Meric_N 2 жыл бұрын
Donc ce qui fait tourner l'économie, ce n'est pas le salaire de mon travail que je dépense chaque mois, mais le crédit immobilier que j'ai fait il y a 5 ans ? Ça serait bon seulement la seule chose qui injecte de l'argent dans l'économie, mais aussi la seule source des profits ?
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Bonne question, il y a plusieurs choses. D'une part, ce ne sont pas vraiment les crédits immobiliers mais plutôt ceux finançant les investissements ou la dette de l'Etat qui sont la source des profits (car un crédit immobilier va le plus souvent permettre à un ménage de racheter un autre logement, et ainsi de suite, donc cet argent va finalement participer à la hausse du prix des logements + qu'à la consommation). Dans mon exemple, j'ai choisi un crédit immobilier pour faire très simple, mais ce sont plutôt les investissements des entreprises, comme je le dis ensuite, qui font leurs profits. Ensuite, les dépenses sur les salaires représentent bien sûr des sommes bien plus importantes que les investissements, etc. Donc, ce qui permet aux entreprises d'écouler leurs stocks, etc. ce sont avant tout les dépenses sur les salaires oui. Mais cela n'est pas suffisant, car si les entreprises se contentaient de récupérer les salaires qu'elles ont dépensés, elles ne feraient pas de profits. Ce sont donc les crédits, finançant les investissements notamment, qui vont permettre aux entreprises de réaliser des profits et donc de continuer à produire.
@endymionrhadamantha2799
@endymionrhadamantha2799 2 жыл бұрын
Si j'ai bien compris, les "profits" viennes des dettes et ne sont qu'une vue de l'esprit...
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Oui ils viennent des dettes, mais plus qu'une vue de l'esprit, je dirais qu'ils sont le fruit de la création monétaire et d'un cadre comptable précis (mais qui est malgré tout logique, il est normal qu'une dépense d'investissement, dont la rentabilité est de plusieurs années, ne soit pas comptabilisée comme un coût de production l'année où l'investissement est effectué).
@fuchsleander
@fuchsleander 2 жыл бұрын
Excellente video. Merci pour cette démonstration éclairante sur le fonctionnement de notre système monétaire.
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Merci !
@pierre61sang
@pierre61sang 2 жыл бұрын
Je me pose une question : Comment articuler la théorie de Kalecki sur l'origine des profits avec la théorie de l'exploitation de Marx, pour qui l'origine des profits vient d'une plus-value effectuée sur le travail (le travailleur produit plus de valeur que ce dont il est rémunéré sous forme de salaire). Est-ce que ces deux explications sont complémentaires, contradictoires ou ne sont que deux façons d'expliquer la même chose ? Est-ce que c'est une histoire d'analyse en termes "réel" (chez Marx) VS en termes monétaire (chez Kalecki), ou alors une question d'échelle (l'ensemble des entreprises chez Kalecki, une seule entreprise chez Marx) ?
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Merci pour cette question ! Oui ces deux explications peuvent être complémentaires. Comme vous dîtes, l'analyse de Marx est ici en termes réels, elle permet de comprendre comment les entreprises peuvent réaliser une plus-value sur le travail, et celle de Kalecki en terme monétaire, elle permet de comprendre comment cette plus-value peut être transformée en monnaie. L'analyse de Kalecki vient donc compléter et améliorer l'analyse de Marx, qui était décevante sur ce point. Les modèles postkeynésiens s'appuient très souvent sur l'équation des profits de Kalecki.
@pierre61sang
@pierre61sang 2 жыл бұрын
@@deseconomistesetdeshommes5254 Dans ce cas, est-ce que une hausse du taux d'exploitation peut compenser une baisse des investissements et conserver un taux de profit constant, et inversement pour une baisse du taux d'exploitation et une hausse des investissements? Ou alors augmenter le taux d'exploitation ne ferait qu'augmenter les profits "potentiels", qui ne pourraient se réaliser qu'en présence d'un fort niveau d'investissement (ce qui jouerait le rôle de condition nécessaire mais non suffisante à la hausse du taux de profit)? Est-ce que la hausse des investissements peut être vue comme une des contre-tendances à la baisse tendancielle des taux de profits, ce qui pourrait expliquer la croissance observée dans la période des 30 glorieuses par exemple, sans pour autant démentir la baisse tendancielle des taux de profits ?
@nesstinobingo5037
@nesstinobingo5037 2 жыл бұрын
Pourquoi les dirigeants d'entreprise continuent d'être éduqués/suivre les modèles néo-classiques ? je veux dire par cela que les modèles post-keynesiens, ne se basant pas sur le troc mais la monnaie, décrivent plus fidèlement la réalité. Ces derniers devraient par conséquent offrir un avantage aux dirigeants qui les appliquent et donc finir par s'imposer
@sampajam6256
@sampajam6256 2 жыл бұрын
ils ont pas le choix surtout, je te rappelle que le modèle économique au niveau de l'état est celui du néo-classique
@noname8192
@noname8192 2 жыл бұрын
Le modèle keynésien, c'est ce qui a été appliqué après la 2nd guerre mondial, durant les 30 glorieuses. Lorsqu'il a commencé à y avoir des crises du chômage et de l'inflation ainsi que des crises sociales à la fin des années 60 et début 70, le modèle keynésien a été banni au profit du néo-libéralisme. Depuis, le keynésianisme à rejoint le socialisme et le communisme dans le débat économique.
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Je pense que pour les dirigeants d'entreprise les modèles macroéconomiques restent des choses très abstraites et peu utiles dans leur quotidien. Comme l'écrit Gael Giraud dans la préface de l'imposture économique (de Steve Keen) : "Les décideurs qui travaillent dans le "monde réel", celui des entreprises, ne s'y trompent pas : combien n'en ai-je pas rencontré pour qui la plupart des économistes racontent des contes à dormir debout ?" Si les dirigeants d'entreprise ont des analyses souvent proches des néoclassiques, ce qu'ils raisonnent en terme microéconomique, au niveau de leur entreprise. Donc effectivement, par exemple, quand ils diminuent les salaires, cela augmente les profits (comme dans la théorie néoclassique), alors qu'au niveau macroéconomique, ce n'est pas forcément vrai (puisque moins de salaires implique une demande + faible et donc moins de ventes pour les entreprises. La théorie néoclassique étant fondamentalement une théorie microéconomique, peut alors leur paraitre plus parlante. Après, en plus, dans les sphères dirigeantes, économiques comme politiques, on reste très en faveur d'un libéralisme fort, même si les choses ont un tout petit peu changé avec les différentes crises qu'on a traversé ces dernières années.
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
@Me EM : je ne pense pas qu'on puisse dire que le keynésianisme a rejoint le socialisme et le communisme. Aujourd'hui, nous vivons dans des économies mixtes, où la part de l'Etat est forte, ce qui est un héritage notamment du keynésianisme. Et on a vu qu'après les crises (2008, covid) on a fait tout de suite appel à l'Etat, en suivant les préceptes keynésiens.
@noname8192
@noname8192 2 жыл бұрын
@@deseconomistesetdeshommes5254 " je ne pense pas qu'on puisse dire que le keynésianisme a rejoint le socialisme et le communisme" C'est au moins le cas sur l'échiquier politique français. "Aujourd'hui, nous vivons dans des économies mixtes, où la part de l'Etat est forte, ce qui est un héritage notamment du keynésianisme." Çà, c'est surtout dû au fait que la population à fortement contesté la libéralisation en France. Dans la plupart des pays, l'action de l'état dans l'économie est bien plus anecdotique et continue de décroitre avec le temps. "Et on a vu qu'après les crises (2008, covid) on a fait tout de suite appel à l'Etat, en suivant les préceptes keynésiens." Tu veux dire pour prendre les dettes du privé à leur charge ? :D Pasqu'au contraire, de ce que j'ai pu constater, les politiques d'austérités et la libéralisation se sont d’autant plus renforcé justement depuis 2008. Et même pendant la crise covid, le rôle de l'état s'est surtout limité à "perfuser" (la mort dans l'âme) le flux monétaire en attendant que ça passe. Le contrôle de l'état sur son économie a continué et continue encore de se réduire et a aucun moment l'état n'a reprit son rôle de moteur économique. Du coup, je vois pas trop en quoi les états ont suivit les préceptes keynésiens. Je dois surement avoir une vision trop simple du keynésianisme.
@amine63404
@amine63404 2 жыл бұрын
Merci pour la vidéo, J'aimerais si possible poser une question. Si une personne vit dans une île déserte, et que cette personne cultive la terre, imaginons qu'elle arrive à produire plus que ce qu'elle a besoin pour sa propre consommation, est ce qu'on ne peut pas dire que le surplus de production est un profit ?
@noname8192
@noname8192 2 жыл бұрын
Dans l'absolut, oui. Mais la notion de profit doit aller de pair avec une notion de valeur. Si ton profit n'a aucune valeur, autant dire que ton profit est inexistant.
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Oui bien sûr on peut parler de profit dans une économie sans monnaie. Mais (comme je l'indique des d'autres commentaires en-dessous) la grande difficulté dans nos économie n'est plus de générer un surplus de production, mais d'arriver à transformer ce surplus de production en monnaie (ce que Marx appelle le "saut périlleux" de la marchandise). Les entreprises peuvent produire plus, on a le savoir et les compétences techniques, mais la difficulté dans une économie monétaire est de transformer ce surplus en monnaie, pour réaliser des profits monétaires, qui seront ensuite versés aux actionnaires.
@FabienGabriel
@FabienGabriel 2 жыл бұрын
Très intéressant, et ça laisse une sorte de suspens sur plein d’autres questions. Futures vidéos ? Par exemple, conséquence si D-S
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Merci ! Si les investissements sont trop faibles et que I < S, alors c'est la crise ! C'est comme ça d'ailleurs qu'on peut expliquer une partie des crises. Par exemple : crash boursier après une forte spéculation dessus --> moral en berne et inquiétudes des entrepreneurs --> baisse des investissements --> profits qui deviennent négatifs --> crises. Il y a un raisonnement comme ça dans la vidéo sur les anticipations auto-réalisatrices.
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Et pareil si D < S
@noname8192
@noname8192 2 жыл бұрын
J'aurais une question. Est-ce que l’accélération des flux monétaires ne contribuerait-il pas à l'inflation de manière indirecte ?
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Oui tout à fait, l'accélération des flux monétaires fait parti des choses qui peuvent expliquer l'inflation. Mais en général les flux monétaires ne varient pas fortement sur de courtes périodes.
@noname8192
@noname8192 2 жыл бұрын
​@@deseconomistesetdeshommes5254 Oui, en principe. Mais, je pensais à cette mode de payer les impôts tous les mois qui s'impose un peu partout ces derniers temps. Ça fait quand-même un paquet d'argent que les états peuvent faire circuler tout les mois au lieu d'attendre l'année suivante. Je me demandais si ça pouvait être un facteur aggravant.
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
@@noname8192 Bonne question. Perso je pense pas que cela change beaucoup les choses. Avant l'Etat finançait ses dépenses sur emprunt et remboursait ses emprunts quand les impôts tombaient en fin d'année. Avec le prélèvement mensuel, il peut juste les rembourser plus vite, tous les mois. Mais cela n'accélère pas à mon avis la vitesse de circulation de la monnaie, l'Etat n'attend pas de recevoir pour dépenser, il dépense d'abord.
@Pieranpoulpe
@Pieranpoulpe 2 жыл бұрын
Super intéressant ! Merci pour cette vidéo :) J'ai une question (sans doute très naïve) : Si j'ai bien compris, schématiquement, tout l'argent qui circule vient de la dette. Du coup, en période de crise, par exemple, puisque les gens ont tendance à mettre davantage d'argent de côté, c'est de l'argent émanant d'une dette qui ne pourra pas la combler. C'est bien ça ? In fine, ce serait l'organisme créancier qui serait le plus embêté d'avoir prêté de l'argent en misant sur une entreprise pour faire consommer ses produits... L'organisme a, en quelque sorte, spéculer sur le potentiel de l'entreprise. J'ai bon ? Mais aussi, plus fondamentalement, c'est l'organisme créancier qui fournit l'argent qui lubrifie le système. Il ne vient de nulle part ailleurs, j'ai l'impression. La dette crée le capital et la "richesse" (ou les "niveaux de richesse"). Ca veut dire que, par exemple, si j'engrange un maximum de feuilles mortes pendant des années au point d'avoir le monopole de la feuille morte et que je réussis à imposer la feuille morte comme nouvelle monnaie dans le système actuel au détriment total de l'argent qu'on utilise, je serai le fournisseur (disons même le seul, pour grossir le trait) de la monnaie qui permet au système de fonctionner mais je n'y gagnerais rien si ce n'est le fait que je contribue à faire tourner le système... Est-ce que mon raisonnement (encore une fois, très, très schématique) se tient ?
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Merci pour toutes ces remarques ! Il y a une vidéo sur la création monétaire en préparation, dans lesquels ces points seront expliqués. Mais oui, s'il y a de l'épargne d'un côté, il y a forcément quelqu'un qui est endetté de l'autre pour permettre l'existence de cette épargne. Et donc trop d'épargne peut empêcher le remboursement des dettes par ceux qui les ont contractées. L'argent vient de nulle part effectivement, il est créé à partir de rien (ex nihilo) par les banques (sur les bases des projets qui leur sont soumis avec les demandes de prêts). Et les banques y gagnent car elles touchent des taux d'intérêt sur les sommes prêtées (comme vous toucheriez des intérêts sur les feuilles mortes). Seulement, il ne serait pas possible pour tout le monde de rembourser sa dette avec intérêt, puisque s'il y a M de monnaie on ne peut pas rembourser avec M + intérêts. Mais comme tous les remboursements ne se font pas en même temps, le système peut fonctionner.
@Pieranpoulpe
@Pieranpoulpe 2 жыл бұрын
@@deseconomistesetdeshommes5254 La question des intérêts me chipotait aussi, justement. Un grand merci pour cette réponse si complète (et pour le temps pris pour me répondre) :) J'ai hâte de découvrir votre nouvelle vidéo. Courage pour tout votre travail !
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Merci
@remigrz
@remigrz 2 жыл бұрын
Top
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Merci !
@KamKamKamKam
@KamKamKamKam 2 жыл бұрын
Intéressant. En théorie, ne serait-il pas possible d'obtenir ce même résultat de création monétaire sans passer par la dette, simplement en imprimant directement de l'argent en proportion du profit ? Bien sûr, la proportion d'argent imprimée serait différente puisque le calcule ne serait pas le même (pas d'histoire de remboursement).
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Oui, il y a eu tout au long de l'histoire économique des propositions pour modifier les mécanismes de création monétaire, dont certaines qui vont dans ce sens (on crée tant de % de monnaie chaque année, à proportion de la croissance économique et du profit). J'ai toujours eu un petit faible pour ces propositions (dont je parle un peu dans ma thèse d'ailleurs), mais elles n'ont jamais eu beaucoup de succès chez les économistes et cela impliquerait de tels changements qu'il y a peu d'espoir pour le moment de voir de telles propositions être appliquées. Par contre, l'idée de créer directement de l'argent pour par exemple financer la transition écologique rencontre de + en + d'écho. Donc les lignes bougent quand même un peu sur le sujet depuis quelques années.
@noname8192
@noname8192 2 жыл бұрын
On pourrait même imaginer que la masse monétaire pourrait être contrôlée par l'état à travers les subventions/aides sociales (qui serait la création monétaire) et l’impôt (qui serait la destruction). La principale difficulté, si j'ai bien compris, est que le mécanisme conserve un équilibre entre la quantité de monnaie qui circule et la quantité de richesse produite.
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
@@noname8192 Oui, c'est la principale difficulté. L'avantage du système actuel est qu'il est très souple, les banques créent de l'argent en fonction des demandes de crédits des agents solvables. Donc + de projets + de crédits + d'argent, et inversement. Si la création monétaire est décidée d'en haut et en amont, c'est un peu plus difficile de l'ajuster aux besoins. Mais compte tenu des défauts des mécanismes actuels, il reste intéressant de continuer à réfléchir à des alternatives. On pourrait aussi imaginer un système mixte (on réduit un peu, mais pas totalement le pouvoir de création monétaire des banques, et on injecte de la monnaie en amont).
@noname8192
@noname8192 2 жыл бұрын
@@deseconomistesetdeshommes5254 Oui, un contrôle unique et absolue est pas forcément le plus judicieux. L'idée était juste de montrer qu'assimiler le mécanisme de contrôle monétaire à celui de la dette était avant tout un choix et que des solutions très différentes peuvent être imaginées.
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
@@noname8192 Oui tout à fait d'accord !
@aeiou2085
@aeiou2085 2 жыл бұрын
Je suis encore plus confus à propos de la nature du profit dans notre système capitaliste. Qu'est-ce que ce paradoxe implique? Aurions-nous intérêt à ce que l'économie néoclassique intègre cela à ses modèles?
@jeanluc6150
@jeanluc6150 2 жыл бұрын
Il y a le profit comptable, celui que l'on retrouve au bas du compte de résultat de ton entreprise. Celui-ci est macroéconomiquement nul dans une économie monétaire. Mais il y a aussi la croissance du profit/PIB, qui lui est issu de l'accroissement de la pression des activités humaines sur l'environnement, et celui-ci n'est pas intégré dans les modèles économiques "standarts". Donc on peut à l'échelle individuelle avoir une double illusion de la réussite de son activité entrepreneuriale. D'un côté en t on voit un profit sur son bilan, et en t+1 on voit qu'il a augmenté, mais sans comprendre qu'il y a une tendance à l'augmentation (jusqu'à une certaine limite écologique).
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Un exemple de ce que ce paradoxe implique. Dans un modèle néoclassique, si les salaires diminuent les profits augmentent forcément. Alors que cela n'est pas forcément vrai dans un modèle keynésien : baisse des salaires --> baisse des revenus --> baisse de la consommation --> baisse des ventes --> pas de hausse des profits. Seuls la hausse de la consommation sur les profits ou des investissements peuvent permettre une augmentation des profits. Après, ces questionnements restent des considérations théoriques et macroéconomiques, qui n'ont pas d'impact sur les décisions des dirigeants d'entreprises, qui raisonnent en terme micro. Mais à l'échelle des Etats, cela pousse en faveur de politiques plus keynésiennes que libérales, il vaut mieux augmenter les dépenses pour stimuler l'investissement que baisser les salaires (par exemple) si l'on veut stimuler une économie.
@aeiou2085
@aeiou2085 2 жыл бұрын
@@deseconomistesetdeshommes5254 Merci pour votre réponse. Auriez-vous des ouvrages de référence en macroéconomie ou en économie monétaire à me recommander? (ils peuvent être techniques) J'ai eu des cours d'économie, de finance et d'économétrie durant mes études mais la macroéconomie a toujours été très mystérieuse pour moi, j'aimerais y voir plus clair. Je vous remercie pour votre travail de qualité, qui pousse tant à la réflexion.
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
@@aeiou2085 Merci ! Voici les titres de quelques bouquins qui m'avaient plu : sur la loi des profits de Kalecki "l'économie des Toambapiks" de laurent cordonnier, aussi "pas de pitié pour les gueux" du même auteur. Sinon, il y a "l'économie postkeynésienne" de Marc Lavoie, qui est très bien. Le livre d'Heur?reka "Tout sur l'économie est très intéressant aussi". J'avais écrit un petit livre il y a quelques années, paru aux Editions Yves Michel et qui s'intitulent "Néolibéralisme versus Etat-providence - le débat entre néoclassiques et keynésiens" où je vulgarise ces deux théories. "Monnaie, chômage et capitalisme" de van de Velde est très bien aussi. Je pourrai vous donner d'autres références si vous le souhaitez !
@aeiou2085
@aeiou2085 2 жыл бұрын
@@deseconomistesetdeshommes5254 Merci pour le temps que vous prenez pour répondre à nos questions. Ca me fera de la lecture!
@pierremaurice9538
@pierremaurice9538 2 жыл бұрын
Bonjour, je ne comprends pas pourquoi dans l'exemple pris à 4:28 les sommes inverties par l'entreprise dans des machines finissent dans la poche des travailleurs et actionnaires de l'entreprise. Si quelqu'un peut m'expliquer svp ! :) Sinon merci pour la vidéo, super intéressante !
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Merci ! J'avais hésité à détailler ce point. Imagine par exemple que produire une machine coûte juste 8€ en main-d'oeuvre et qu'elle soit vendue 10€ pour que les actionnaires puissent faire 2€ de profits. Alors les 10€ d'achat de la machine iront dans la poche des salariés de l'usine qui la fabrique et de leurs actionnaires. Si maintenant produire la machine a coûté 8€ de main d'oeuvre et 5€ de matières premières etc., alors on peut appliquer le même raisonnement pour les matières premières (une partie des 5€ ira aux salariés qui extraient les matières premières et le reste aux actionnaires). Et si produire des matières premières nécessite des outils, on peut leur appliquer le même raisonnement. Donc, finalement, les sommes dépensés font forcément les revenus des salariés ou des actionnaires des entreprises concernées. Cela rejoint en partie la théorie de la valeur travail de Ricardo, dont j'avais parlé dans une précédente vidéo.
@TheVictor8888
@TheVictor8888 2 жыл бұрын
Merci, cette chaine est encore beaucoup trop sous estimé, je la partage autant que possible Vivement la vidéo sur la MMT qui est, de mon humble point de vue, la seule théorie monétaire cohérente en tout cas cette équation de Kalecki et surtout la théorie de Lerner me conforte dans mon opinion
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Merci !
@RemyCW
@RemyCW 2 жыл бұрын
Si j'ai bien compris, une grande confiance des banquiers en ma capacité à rembourser me permet d'emprunter beaucoup et donc d'avoir beaucoup de profits. Le volume de profit n'est pas lié tant au talent qu'à la confiance de mes cousins banquiers quand je suis né du bon côté ? Il y aurait l'entrepreneur qui connait bien son métier et celui qui connait bien son banquier ?
@jeanluc6150
@jeanluc6150 2 жыл бұрын
L'économie monétaire est un jeu à somme nulle au final, ce qui compte c'est la répartition des revenus et produits liés à l'exploitation de la nature, à la fois au sein des individus mais aussi entre les pays.
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Après, si la banquier ne veut pas que sa banque fasse faillite, il a intérêt à prêter aux bons entrepreneurs et pas à ses copains. Donc je relativiserais ton propos. Certes, avoir une bonne connexion avec les banques est un atout important, mais c'est surtout avoir un bon projet (et un bon apport) qui reste à mon sens le plus important. Et c'est un peu le risque avec les banques publiques. La tentation est forte de prêter aux amis politiques, etc, donc en fonction de ses connexions plutôt qu'en fonction de la qualité des projets.
@RemyCW
@RemyCW 2 жыл бұрын
@@deseconomistesetdeshommes5254 Oui. Mais la vraie vie apprend que si on fait de bon choix pour les entrepreneurs normaux, on a de la marge pour aider les coq..ins / copains. On peut donc faire les deux. Sinon, comme dis le proverbe, on tue la poule aux oeufs d'or. 😁
@3emeType
@3emeType 2 жыл бұрын
C'est une vision des profits que je trouve très étrange : - elle est uniquement monétaire, alors que la monnaie n'est pas la seule chose dont on peut PROFITer dans la vie, loin de là, - il est considéré que celui qui a une dette à rembourser peut faire des profits, alors que le profit est un gain, pas une perte. Et celui qui est endetté est en perte. (sur le plan monétaire, puisque c'est l'unique plan abordé. Quand on aborde les autres plans, ça va mieux)
@montaudran2191
@montaudran2191 2 жыл бұрын
Non l'endetté n'est pas en perte car il a en vis à vis de sa dette un bien: la nouvelle maison qu'il a acquis. Simplement dans son bilan cette maison va prendre de la valeur à mesure qu'il rembourse sa dette envers la banque.
@3emeType
@3emeType 2 жыл бұрын
@@montaudran2191 Oui mais comme les pertes et profits ne sont envisagés ici qu'en monnaie, de ce point de vue, il est en perte. Je ne demande qu'à envisager autre chose que la monnaie pour comptabiliser les pertes et profits, mais du coup il n'y a plus besoin de création monétaire par endettement pour expliquer les profits.
@montaudran2191
@montaudran2191 2 жыл бұрын
@@3emeType Excusez moi mais la vidéo ne parle pas de "perte" mais simplement de profit et cherche à expliquer son apparition. C'est vous qui amenez ce terme de "perte" qui n'a pas lieu ici. On pourrait l'appliquer si par exemple un incendie advenait et la seconde maison était détruite car là oui il y aurait perte non pas monétaire mais physique. Le circuit ultra simpliste résenté se gripperait immédiatement car le loueur partirait avec l'argent qui lui reste, le propriétaire ne pourrait plus rembourser sa dette et sa banque saisirait sa propre maison. Nous sommes dans une économie monétaire il ne faut pas s'étonner que l'économiste envisage le profit en terme de monnaie même si en fait le vrai profit du propriétaire est la seconde maison.
@deseconomistesetdeshommes5254
@deseconomistesetdeshommes5254 2 жыл бұрын
Oui, le paradoxe des profits est posé dans un cadre très strict, comment les entreprises peuvent réaliser des profits monétaires sur la base des seuls revenus qu'elles ont injectés dans l'économie. Et c'est à cette question là, posée par de nombreux économistes, que j'ai voulu répondre ici. Et oui, toutes les grandes entreprises qu'on connait réalisent des profits et sont aussi endettées, les deux ne sont pas antinomiques. C'est ce que je voulais montrer notamment dans cette vidéo, même si ça peut paraitre étrange à premier abord.
@3emeType
@3emeType 2 жыл бұрын
​@@montaudran2191 J'ai mieux compris cette histoire de perte. D'un certain point de vue l'endetté n'est pas en perte, en effet. "Nous sommes dans une économie monétaire" Je ne suis pas d'accord. L'économie c'est bien plus que ça. Quand j'aide un ami à déménager, je produis un service que j'échange (ou pas) contre un autre service, sans monnaie. Quand je donne l'heure à quelqu'un, pareil. La personne fait un profit, sans monnaie. Etc.
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